Onco-Digestif
TNEP métastatique : quelle efficacité pour l'association TEMCAP ?
Chez des patients avec une tumeur neuroendocrine pancréatique (TNEP) métastatique , l’association capecitabine/temozolomide permet d’améliorer la survie sans progression par rapport à une chimiothérapie par temozolomide seul.
- Dr_Microbe/iStock
Les patients atteints de tumeurs neuroendocrines (TNE) pancréatiques métastatiques ne disposent que de peu de ressources thérapeutiques permettant des réponses objectives tumorales. L’efficacité du temozolomide et de son association avec la capecitabine dans cette population n’a été évalué que dans des populations rétrospectives ou de faible effectif.
Dans cette étude de phase II randomisée publiée dans le Journal of Clinical Oncology, le Dr Kunz et al. montrent une amélioration significative de la survie sans progression avec l’association capecitabine/temozolomide (TEMCAP) par rapport à la chimiothérapie par temozolomide seul dans les tumeurs neuroendocrines pancréatiques métastatique.
Etude E2211 :




Un bénéfice significatif en survie sans progression
Cette étude inclut 133 patients avec une tumeur neuroendocrine pancréatique bien différenciée de grade 1 ou 2, localement avancée ou métastatique, non traitées antérieurement par chimiothérapie. La médiane de survie sans progression, l’objectif principal de l’étude, est significativement améliorée dans le groupe TEMCAP par rapport au groupe temozolomide (22,7 mois vs 14,4 mois, HR = 0,58, IC 95 % = [0,36-0,93], p = 0,022).
On retrouve une tendance non significative à l’amélioration du taux de réponse objective (39,7 % vs 33,8 %, p = 0,59) et de la survie globale (58,7 mois vs 53,8 mois, HR = 0,82, IC 95 % = [0,51-1,33], p = 0,42). A noter que la perte d’expression de MGMT semble être un facteur prédictif de réponse objective, que l’analyse soit faite par immunohistochimie (52 % vs 15 % de taux de réponse, p = 0,0004), ou par l’analyse de la méthylation du promoteur (85 % vs 38 %, p = 0,04).
Des toxicités à prendre en compte
Parmi les patients traités avec TEMCAP, le taux d’effets secondaires de grade 3-4 est de 45 % contre 22 % dans le groupe temozolomide, avec une augmentation prédominant sur les neutropénies (13 % vs 4 %), l’asthénie (8 % vs 1 %), les nausées (8 % vs 0 %), les vomissements (8 % vs 0 %) et la diarrhée (8 % vs 0 %).
Deux bras de traitement qui gardent leur intérêt
Ces résultats confortent l’efficacité et le taux de réponse élevé à la chimiothérapie à base d’alkylant dans les tumeurs neuroendocrines pancréatiques, ainsi que la plus-value de l’ajout de la capecitabine en termes de survie sans progression.
Les résultats rapportés avec le TEMCAP sont parmi les meilleurs observés dans les études randomisées chez ces patients. Il faut noter toutefois les bons résultats en termes de survie de la monothérapie par temozolomide avec un profil de tolérance plus favorable, qui confirme l’intérêt de cette option chez les patients plus fragiles.








