Le scandale Orpéa pose la question de la qualité des prises en charge en EHPAD. Pour montrer son investissement dans le secteur, le Gouvernement publie un dossier où il vante ses projets pour des EHPAD transformés, mieux médicalisés et plus attractifs pour les professionnels.

Le scandale Orpéa a choqué les Français et engendré une méfiance à l'égard de la qualité des soins en EHPAD. Le gouvernement a, dans ce contexte, publié un dossier de presse pour mettre en avant ses initiatives et projets dans ce secteur. Une manière, sans doute de regagner la confiance de l'opinion public. Mais il le reconnaît, il y a des failles dans le système « les EHPAD publics souffrent depuis 20 ans de sous investissements ».

Passé le mea culpa, le dossier insiste sur l'injection de plusieurs milliards d'euros sur 2021-2024 pour des « EHPAD transformés, mieux médicalisés et plus attractifs pour les professionnels ». Pour commencer 2,1 milliards d'euros pour revoir le modèle des EHPAD et simplifier au quotidien la vie des professionnels. Cela passe par exemple par des rénovations et de l'investissement dans le numérique.

Le Gouvernement promeut aussi des initiatives pour humaniser d'avantage les EHPAD en favorisant par exemple l'intergénérationnel avec des constructions de crèches au sein des structures. Des mesures sont aussi prises pour renforcer le contrôle, la qualité, la transparence des EHPAD. Et enfin améliorer l'accompagnement médical des résidents et l'attractivité des métiers au sein des structures. Zoom sur ces deux derniers points.

Améliorer l'accompagnement médical en EHPAD

Au-delà du scandale Orpéa, la crise sanitaire a également été révélatrice de la nécessité pour les EHPAD de disposer d'une meilleure offre de soins. Et le Gouvernement le reconnaît. Dans ce contexte, il lance une feuille de route structurée autour de cinq axes pour renforcer la médicalisation des EHPAD.

Parmi ces axes, il s’agit d’améliorer la prise en charge des résidents atteints de troubles neurocognitifs et comportementaux, via l'adaptation de l'architecture des EHPAD et la poursuite du déploiement de PASA (pôles d'activités et de soins adaptés) et d'UHR (unités d'hébergement renforcés). Mais aussi il prévoit une évolution du rôle du médecin coordonnateur, la crise sanitaire ayant démontré la nécessité, par exemple, d'élargir son pouvoir de prescription et d'améliorer l'articulation avec les médecins traitants.

Au-delà de cette feuille de route, le Gouvernement promet aussi un renforcement du temps de présence des médecins coordonnateurs et la généralisation des astreintes infirmiers de nuit dans tous les EHPAD d'ici 2023. 

Rendre le secteur plus attractif pour les professionnels

Le manque de personnel est un point faible du secteur, lié à un nombre insuffisant de postes ouverts mais aussi à de nombreux postes vacants, car le secteur n'est pas des plus attractifs. Le gouvernement a financé 20 000 postes de personnels soignants depuis 2017, mais actuellement seulement 10 000 sont déjà recrutés. Car créer des postes résout certains problèmes mais le plus compliqué est de rendre le secteur attractif.

Pour cela, une enveloppe de 2,8 milliards d'euros a été dédiée pour revaloriser les salaires et renforcer l'attractivité des métiers en EHPAD, cela passe par exemple par une augmentation de 183 euros nets par mois de tous les professionnels du secteur. La fonction de médecin coordonnateur ayant été est elle aussi revalorisée comme celle des praticiens hospitaliers.

Au cœur du scandale Orpéa, la bientraitance des résidents demeure un point essentiel à améliorer au sein des structures. Le Gouvernement le promet « plus aucun signalement ne sera laissé sans réponse et sans suivi ». Se voulant rassurante cette formulation montre au contraire à quel point les pouvoirs publics ont dû délaisser cette problématique ces dernières années. Il est donc temps de mieux protéger cette population vulnérable.