En plus des victimes directes du conflit, l'Ukraine, dont le système de santé était déjà en difficulté avant la guerre, doit se préparer à gérer de multiples menaces sanitaires qui planent sur le pays.

Quinze jours se sont déjà écoulés depuis le début l'offensive russe envers l'Ukraine. Le système de santé ukrainien, qui souffre selon l'OMS « d'un manque d'entretien, d'équipements médicaux vieillissants […] de perturbations de la gestion dues aux récentes réformes de la santé et à la décentralisation » et déjà mis à rude épreuve par la pandémie, se concentre actuellement sur le traitement des patients traumatisés.

Mais l'OMS alerte dans un rapport sur les autres menaces sanitaires qui se profilent.

Épidémies, maladies chroniques et santé mentale

En raison d'un accès difficile aux soins combiné à une pénurie de fournitures médicales, l'OMS alerte sur le risque d'augmentation de la morbidité et la mortalité des maladies chroniques courantes, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers.

Les épidémies sont aussi une véritable menace : Covid 19, rougeole, poliomyélite inquiètent l'OMS. D'autant plus que la couverture vaccinale dans ce pays est faible pour ces trois pathologies et la promiscuité liée aux déplacements massifs de la population risque de majorer fortement les transmissions. Avant même la guerre, l'année dernière, des épidémies de poliomyélite et rougeole avaient déjà menacé la santé des enfants ukrainiens. Le VIH et la tuberculose sont aussi des menaces dans ce pays où leur prévalence est déjà parmi les plus élevées d'Europe.

Des difficultés d'accès à l'eau potable font aussi craindre des maladies diarrhéiques tel que le choléra. Et à cela s'ajoute tous les risques pour la santé mentale de la population, qui comme le souligne l'OMS avait déjà été affaiblie par 2 années de pandémie.

Ce que propose l'OMS pour répondre à ces urgences

L'OMS a déjà mis en place des mesures pour essayer d'enrayer ces urgences sanitaires. 5,2 millions de dollars de son fonds de réserve pour les urgences sanitaires ont rapidement été débloqués suite au début du conflit, mais on estime que dans les 3 prochains mois, 9 fois plus sera nécessaire.

L'OMS assurera la coordination de la réponse sanitaire et le renforcement de la surveillance pour détecter des épidémies et tenter d'y répondre rapidement. Elle met aussi à disposition un soutien technique et humain pour la gestion des problèmes de santé prioritaires et veille à surveiller les attaques contre le système de santé.

Bombardements d'hôpitaux, couloirs humanitaires non sécurisés, les infâmes nouvelles tombent aussi régulièrement que les bombes russes et laissent bien penser que toutes les menaces sanitaires prédites par l'OMS seront bientôt une triste réalité pour le peuple ukrainien.