Onco-thoracique

Cancer du poumon après cancer du sein : les facteurs de risque

Les données poolées de 2 méta-analyses sur 4 millions de patients permettent de déterminer les facteurs de risque de survenue d’un cancer du poumon survenant dans les suites du traitement d’un cancer du sein.

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  • 27 Septembre 2021
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    Le cancer du poumon et le cancer du sein sont 2 tumeurs fréquentes chez la femme. Parmi les patientes avec un antécédent de cancer du sein, et chez qui sont découverts des nodules pulmonaires, la proportion de tumeur primitive pulmonaire n’est pas négligeable comparativement au diagnostic de métastase de cancer du sein.

    Différentes études ont déjà exploré les facteurs de risque de développer un cancer bronchopulmonaire après le traitement d’un cancer du sein. Environ 70% des patientes traitées pour un cancer du sein vont recevoir de la chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante dont des agents alkylants (cyclophosphamide) et de la doxorubicine, connues pour être des carcinogènes. La radiothérapie, la consommation de tabac et d’alcool ont aussi été rapportées comme associées au développement secondaire d’un cancer broncho-pulmonaire chez ces patientes.

    L’essai PROSPERO fait une analyse poolée de 2 méta-analyses sur un total de 4 millions de patientes pour explorer la relation entre traitement du cancer du sein et survenue dans les suites d’un cancer broncho-pulmonaire.

    Le traitement d’un cancer du sein est un facteurs de risque

    Les résultats poolés montrent que le tabac (OR=9.73, p< 0.001) et la radiothérapie (RR=1.40, p<0.001) sont des facteurs de risque de développer un cancer pulmonaire secondaire à un cancer du sein, ainsi que la chimiothérapie (RR=0.69, p=00002), la présence de récepteurs hormonaux positifs à l’oestrogène (RR=0.93, p=0.01) et à la progestérone (RR=0.86, p<0.001).

    En analyse de sous-groupes, seule la radiothérapie ressort comme associée au développement de cancer bronchopulmonaire homolatéral (RR=1.27, p=0.001).

    Le rôle de la radiothérapie

    Un essai américain dont les résultats ont été publiés en 2003 (National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project (NSABP) breast carcinoma trials, B-04 and B-06) conclut au fait que l’irradiation de la paroi thoracique post-mastectomie, associée à une irradiation ganglionnaire est associée à une incidence accrue de cancers pulmonaires secondaires, aussi bien homolatéraux que controlatéraux.

    Cependant les techniques modernes de radiothérapie permettent de limiter la dose aux organes à risque. Une évaluation de ces techniques modernes de radiothérapie de précision serait nécessaire avant de pouvoir conclure à un lien de causalité entre radiothérapie du cancer du sein et développement d’un cancer pulmonaire secondaire.

    En pratique

    Les patientes atteintes d’un cancer du sein semblent plus à risque de développer un cancer bronchopulmonaire homolatéral que la population générale. Les facteurs de risque retrouvés dans cette méta-analyse poolée sont le statut tabagique, le fait d’avoir reçu de la radiothérapie, de la chimiothérapie, et l’expression des récepteurs hormonaux aux œstrogènes et à la progestérone.

    Ces éléments ouvrent de nouvelles pistes de réflexions sur le traitement curatif des cancers et la surveillance étroite des toxicités et effets secondaires induits à moyen et long–terme.

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