Infectiologie

Variant Delta : le « pass-sanitaire » pour éviter l’obligation vaccinale

Avec le retour accéléré de la Covid-19 en Europe, lié au variant Delta, il faut bien sûr accélérer la vaccination, mais le « pass-sanitaire » obligatoire pour accéder aux lieux de contamination potentiels pourrait être une bonne option. Sans doute meilleure que la vaccination obligatoire.

  • doble-d/istock
  • 03 Juillet 2021
  • A A

    Le retour de l’épidémie Covid-19, avec ou sans variant Delta, était inéluctable à court ou moyen terme dans notre pays du fait de l’insuffisance de la vaccination. Mais la conjonction de la diffusion d’un nouveau variant beaucoup plus contagieux, d’un relâchement très rapide des mesures de distanciation et de la tenue d’évènements super-contaminants comme la coupe d’Europe de football et le Tour de France, risque de nettement accélérer ce retour.

    Il est proprement hallucinant d’avoir organisé des matchs de Coupe d’Europe dans des stades bondés à Saint-Pétersbourg et à Wembley, 2 pays où l’épidémie est en pleine résurgence. Quant au tour de France, si les coureurs et les organisateurs mettent des masques et sont dans une « bulle », il n’en est pas de même des spectateurs. Pour mémoire, le non-port du masque en extérieur est théoriquement possible si l’on peut maintenir une distance de 2 mètres avec les autres.

    L’épidémie est de retour en Europe

    La reprise épidémique est maintenant exponentielle en Grande-Bretagne où les contaminations dépassent désormais les 27 000 par jour dans une population où 67% des habitants ont reçu au moins une dose et 49% en ont eu 2 (en France, c’est 50,7 et 34%, respectivement). Elle s’est déjà amorcée au Portugal et en Espagne, 2 pays qui ont accueillis des touristes anglais, ainsi qu’en Belgique, c’est-à-dire à notre porte.

    Le variant Delta est si contagieux qu’il vient remettre en cause les stratégies « zéro-covid » dans des pays comme l’Australie qui, malgré leur isolement, se confinent et se lancent dans une course effrénée avec leur programme de vaccination. Même Israël, où la population adulte est vaccinée à plus de 80% est confronté à une résurgence (modeste) des cas.

    La seule bonne nouvelle, c’est que la vaccination à 2 doses marche et que les hospitalisations et les admissions en réanimation, si elles remontent au Royaume-Uni, ont des cinétiques très différentes, avec des taux qui restent bas.

    La France face à la vague du variant Delta

    Même si la situation vaccinale française s’améliore, elle reste encore en retard sur ses voisins européens, avec un net ralentissement des premières doses (seulement 196 000 le 2 juillet), le Gouvernement semble avoir pris la mesure du risque. Il sonne l’alerte, réduit les intervalles entre les doses, prône désormais la vaccination sur le lieu de vacances et discutent de la vaccination obligatoire des soignants.

    Pourtant, un outil qui n’a pas encore beaucoup été utilisé est le « pass-sanitaire » obligatoire pour les lieux où le risque de contamination est élevé, c’est-à-dire la plupart des lieux fermé. Ce « pass-sanitaire » a fait la démonstration de son efficacité en Israël où aucune contamination n’a été observée dans les lieux où il avait été mis en place (restaurants, musées, salles de spectacle et salles de sport). Il a même permis de convaincre les réticents à la vaccination de la faire… ce qui a dispensé ce pays de la rendre obligatoire. Par contre, il serait plus pertinent que ce « pass-sanitaire » repose sur la seule vaccination, maintenant que tous les vaccins nécessaires sont disponibles. L’alternative, c’est peut-être de commencer à faire payer les « tests Covid de convenance », comme le préconise l’Académie de Médecine.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.