Hématologie
Leucémie myéloïde chronique en phase chronique : quel inhibiteur de tyrosine kinase en première ligne ?
Différents inhibiteurs de tyrosine kinase sont disponibles dans la LMC et les données permettant de la comparer pour mieux les utiliser sont modestes Une méta-analyse apporte quelques arguments.
- Dr_Microbe/istock
La survie globale (SG) des patients atteints d’une leucémie myéloïde chronique (LMC) en phase chronique a spectaculairement changé depuis l’apparition des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) dans les années 2000. Depuis l’imatinib, le chef de file, les ITK de 2ème génération (dasatinib, nilotinib, bosutinib) et de 3ème génération (ponatinib) ont été testés et approuvés. En France, le dasatinib et nilotinib ont l’AMM en 1ère ligne, le bosutinib a son indication chez les patients résistants ou intolérants à l’imatinib, au dasatinib et au nilotinib.
Le ponatinib a l’AMM dans la LMC en phase chronique aussi en cas de résistance au dasatinib ou au nilotinib ou une intolérance au dasatinib ou au nilotinib et pour qui un traitement ultérieur par imatinib n'est pas cliniquement approprié, ou qui expriment la mutation T315I. En pratique, il n’a pas été réalisé d’études prospectives comparant ces ITK en 1ère ligne dans cette indication d’où l’intérêt de la méta-analyse de Vener et al parue dans Blood Advances.
Meilleures réponses moléculaires avec les ITK de 2ème et 3ème génération
Les SG et SSP à 5 ans sont tout à fait comparables entre les molécules avec des SG supérieures à 90% et des SSP supérieures à 85%. Par contre, les taux de réponse moléculaire à 3 mois, de réponse moléculaire majeure (RMM) (BCR-ABL IS=0,1%), de RMM4 (BCR-ABL IS=0,01%) et de MMR4.5 (BCR-ABL IS=0,0032%) sont nettement en faveur des ITK de 2è et 3ème génération.
Ces 2 catégories d’ITK préviennent aussi mieux le risque d’accélération et d’acutisation que l’imatinib.
Plus d’effets secondaires avec les ITK de 2ème et 3ème génération
Concernant les effets indésirables, le risque de thrombopénies, d’accidents cardio-vasculaires, d’épanchements, d’atteintes pancréatiques et hépatiques sont nettement plus fréquents avec les ITK de 2ème et 3ème génération.
Cette méta-analyse rigoureuse permet de comparer les différents types d’ITK en première ligne d’une LMC en phase chronique. Elle ne remplace pas complètement une étude comparative et prospective qui n’existe pas et qui a peu d’espoir d’être mise en place prochainement.
Les résultats permettent de préconiser l’utilisation des ITK de 2ème et 3ème génération en première ligne au diagnostic d’une LMC en phase chronique chez les patients sans antécédents et de préférer l’imatinib chez les patients comorbides.








