Psychiatrie
Dépression : la kétamine en bolus majore le risque de symptômes schizophréniformes
L’administration intraveineuse de kétamine, et tout particulièrement en bolus, est associée à la survenue de symptômes schizophréniformes, surtout de type positif, chez des volontaires sains. Un élément à se rappeler lors du traitement des dépressions résistantes.
- BravissimoS/istock
Dans le cadre du traitement de la dépression, il faut faire attention lors de l’utilisation de la kétamine dans les formes résistantes. En effet, l’administration par voie intraveineuse de kétamine à doses sub-anesthésiques peut entrainer de façon transitoire des signes de type schizophréniques, essentiellement des signes positifs.
C’est ce que rapporte une méta-analyse publiée dans le NEJM, qui a colligé les données portant sur 725 volontaires sains âgés en moyenne de 28 ans.
Une majoration de 50% des symptômes positifs
Les différences moyennes standardisées des scores BPRS (Brief Psychiatric Rating Scale) et PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale) entre le groupe kétamine et le groupe placebo sont globalement de 50%, 55% pour les symptômes positifs et 16% pour les symptômes négatifs, différences toutes statistiquement significatives (p<0,001).
La différence moyenne des scores PANNS entre le placebo et la kétamine est de 18,4 points, ce qui chez un patient souffrant de schizophrénie correspond à une évolution d’une forme modérée à une forme sévère de la maladie sur l’échelle CGI (Global impression scale), avec un impact clinique significatif, indiquent les auteurs de travail.
Pas d’impact de l’âge ni du sexe
C’est l’administration en bolus suivi d’une perfusion continue de cet antagoniste du récepteur NMDA qui est la plus associée à la survenue de symptômes positifs : effet-taille 1,63 (IC 95, 1,36-1,90) versus 0,84 (IC 95, 0,35-1,33) pour une perfusion seule (p=0,006). Cette analyse ne retrouve pas d’impact de l’âge ni du sexe sur le risque de survenue de ce type de symptômes.
Ces résultats sont bien sûr importants à prendre en compte, alors que le recours à la kétamine dans le traitement de la dépression connait un fort développement. Les auteurs soulignent notamment que les doses de kétamine utilisées dans la dépression majeure (0,5 mg/kg en IV) sont proches de celles qui avaient été administrées dans les études analysées et que le recours à une perfusion lente serait préférable dans cette indication.








