Infectiologie

Coronavirus et hydroxychloroquine : 2ème étude randomisée sur 60 malades

A la différence de la première étude randomisée chinoise, une 2ème étude randomisée sur 62 malades, semble démontrer l’intérêt de l’hydroxychloroquine sur l’évolution clinique et la réduction du risque d’évolution vers une forme grave.

  • Maksim Tkachenko/istock
  • 31 Mar 2020
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    La pandémie de coronavirus en cours déborde les capacités de traitement des hôpitaux dans différents pays et est désormais une urgence de santé publique mondiale.

    À l'heure où aucun traitement pharmacologique n'est connu pour traiter cette affection, une équipe de chercheurs chinois a revu les traitements disponibles. Bien que des études aient été réalisées pour décrire le rôle de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine dans diverses affections virales, les informations sur leur utilisation dans la COVID-19 sont limitées. Une nouvelle étude randomisée réalisée en Chine, à Wuhan, vient d’être mise en pré-print (pas de relecture par un comité d’experts) dans MedRxiv.

    Amélioration clinique

    Une réduction significative des temps de normalisation de la température et de rémission de la toux est observée dans le groupe hydroxychloroquine par rapport au groupe traitement standard.

    Une plus grande proportion de malades aurait une amélioration de leur pneumonie radiologique dans le groupe de traitement hydroxychloroquine (80,6 %, 25 sur 32) par rapport au groupe de contrôle (54,8 %, 17 sur 32). En particulier, les 4 patients qui ont progressé vers une pneumonie grave ont tous été observés dans le groupe contrôle.

    Deux patients ont eu des effets indésirables légers dans le groupe de traitement hydroxychloroquine

    2ème étude randomisée chinoise

    L’étude a été réalisée du 4 février au 28 février 2020, à l'hôpital Renmin de l'université de Wuhan. Elle a concerné 62 malades souffrant d’une forme modérée de COVID-19 qui ont été randomisés entre, traitement usuel d’une part (n=31) ou traitement de 5 jours d’hydroxychloroquine à la dose de 400 milligrammes par jour, en sus du traitement usuel (n=31).

    Le temps de récupération clinique, les symptômes cliniques et les examens radiologiques ont été évalués au départ et 5 jours après pour évaluer l'effet de l’hydroxychloroquine.

    Pour les 62 patients COVID-19 (hommes = 46,8% et femmes = 53,2%), l'âge moyen est de 44,7 ans (± 15,3). La répartition des malades entre le groupe témoin et le groupe hydroxychloroquine apparaît un peu déséquilibrée entre les 2 groupes (fièvre et toux) sauf en ce qui concerne l’âge et le sexe.

    En pratique

    Dans cette étude de moins bonne qualité mais de plus large effectif que la précédente, l'utilisation de l’hydroxychloroquine 400 mg par jour chez des patients souffrant d’une forme modérée de COVID-19 pourrait raccourcir le temps de récupération clinique et favoriser la disparition de la pneumonie.

    Il existe donc des preuves théoriques, expérimentales, précliniques et cliniq    ues de l’intérêt de l’hydroxychloroquine chez les patients atteints de COVID-19. D'autres données provenant d'essais en cours et futurs permettront de mieux comprendre l’apport de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine dans cette infection.

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    JDF