Rhumatologie
Fracture de hanche : un bon taux de vitamine D serait meilleur pour remarcher
Les personnes âgées qui ne souffrent pas de carence en vitamine D auraient de meilleures chances de remarcher après une chirurgie pour fracture de hanche.
- Igor Vershinsky/istock
Une carence en vitamine D (taux inférieur à 12 ng/mL) serait associée à une réduction de la reprise de la marche après une opération pour fracture de la hanche. Un index de qualité de l’alimentation élevé, le GNRI, contribue également à la mobilité mais serait un facteur prédictif moins fiable.
Les personnes âgées qui ne souffrent pas de carence en vitamine D, non seulement auraient de meilleures chances de remarcher après une opération pour une fracture de hanche, mais en plus une carence en vitamine D pourrait limiter la mobilité des personnes âgées selon l'auteur principal de l’étude, le Pr Sue Shapses, de l'université Rutgers, au Canada. Les résultats sont publiés dans l'American Journal of Clinical Nutrition.
L’insuffisance en vitamine D est mauvaise
Par rapport aux personnes ayant une concentration de 25 OH-vitamine D inférieure à 12 ng/mL, ceux dont la concentration en 25(OH)D est plus élevée ont un taux de marche plus élevé à 30 jours (P = 0,031) : le groupe avec vitamine D compris entre 12 et 20 ng/mL (RC ajusté : 2,61 ; IC à 95 % : 1,13, 5,99) versus le groupe dont le taux est compris entre 20 et 30 ng/mL (3,48 ; 1,53, 7,95) et ceux dont le taux est supérieur à 30 ng/mL (2,84 ; 1,12, 7,20).
En outre, il existe également une plus grande mobilité à 60 jours (P = 0,028) chez les patients ayant un taux de 25(OH)D plus élevé que dans le groupe de référence (<12 ng/mL).
Le mauvais état nutritionnel (GNRI < 92) est associé à une tendance générale à la réduction de la mobilité (P non ajusté = 0,044 et P ajusté = 0,056) à 30 mais pas à 60 jours. Il n'y a aucune association du taux de vitamine D ou du GNRI avec la mortalité.
Une étude sur les apports alimentaires
Cette étude visait à déterminer, dans une cohorte de patients après une chirurgie pour une fracture de la hanche, si la concentration en 25-hydroxyvitamine D [25(OH)D] ou l'indice de risque nutritionnel gériatrique (GNRI) était associée à la mortalité ou au pourcentage de malades capables de remarcher (3 mètres ou traverser une pièce).
Les patients ont été classés selon la concentration de 25(OH)vit D inférieur à 12 ng/mL, 12 à 20 ng/mL, 20 à 30 ng/mL, ou supérieur ou égal à 30 ng/mL. Le GNRI a été classé en fonction du risque nutritionnel majeur/modéré (<92), d'un certain risque (92 à <98) ou d'un bon état nutritionnel (≥98).
800 UI par jour après 70 ans
Des études antérieures avaient montré que la prise de 800 UI de vitamine D par jour peut prévenir les chutes et les fractures. Une étude publiée avait montré qu'un apport élevé en vitamine D, 4 000 UI par jour comparé à 600 UI par jour, pourrait réduire le temps de réaction musculaire, ce qui pourrait, in fine, augmenter le risque de chute et de fractures.
« Une prochaine étape est d'apprendre comment la vitamine D affecte la mobilité » selon Sue Shapes, car « il n'est pas clair si une carence importante en vitamine D est associée à des effets directs sur les muscles, la cognition et/ou d'autres systèmes organiques ».
Pour mémoire, l'apport alimentaire recommandé en vitamine D est de 600 UI par jour pour les personnes âgées de 1 à 70 ans et de 800 UI pour les personnes de plus de 70 ans.








