Neurologie

Alzheimer : un trouble de la mémoire dès 20 ans dans les familles à risque

Dans les familles à risque de maladie d’Alzheimer (antécédents familiaux ou prédisposition génétique), des troubles de la mémoire pourraient être décelés très tôt, dès la vingtaine.

  • Bulat Silvia/iStock
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  • 21 Juin 2019
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    Est-il possible de détecter des signes ultra-précoces de la maladie d’Alzheimer, à savoir des troubles de la mémoire, chez des personnes jeunes qui appartiennent à des familles à risque ? C’est ce qu’avance une nouvelle étude publiée dans la revue eLife.

    Menée par des chercheurs du Translational Genomics Research Institute (TGen), une filiale de City of Hope, et de l'Université de l'Arizona, elle affirme que les personnes à risque élevé de développer la maladie d'Alzheimer en raison d'antécédents familiaux ou de prédisposition génétique pourraient présenter des dysfonctionnements de la mémoire dès la vingtaine.

    Diminution de la performance d'apprentissage

    Touchant environ 900 000 personnes en France, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative liée à l’âge et qui affecte les fonctions cognitives, en particulier la mémoire, l’attention et le langage. Forme la plus courante de démence liée à l’âge, la maladie d’Alzheimer est encore, à l'âge où elle est actuellement diagnostiquée, une maladie incurable. D’où la nécessité de détecter plus tôt les premiers indices de la maladie afin de prévenir l'installation ultérieure des lésions, et donc de la démence, chez les personnes à risque et ce, même si elles sont encore jeunes.

    "Dans cette étude, nous montrons que les antécédents familiaux sont associés à une diminution de la performance d'apprentissage, lors du test de mémoire par paire de mots, jusqu'à quatre décennies avant l'apparition typique de la maladie d'Alzheimer", explique ainsi le Dr Matt Huentelman, professeur de neurogénomique chez TGen et auteur principal de cette étude.

    Des indices à relever très tôt pour une meilleure prise en charge

    Les travaux qu’il a dirigés ont porté sur 59 571 participants âgés de 18 à 85 ans au moment où ils ont commencé, en 2013. Les données ont été recueillies au moyen d’un test de mémoire par paire de mots en ligne appelé MindCrowd, une des plus importantes évaluations scientifiques au monde du fonctionnement sain du cerveau.

    En analysant les données recueillies, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant des antécédents familiaux de la maladie d'Alzheimer et qui ont moins de 65 ans ne réussissaient pas aussi bien que leurs pairs. Parmi les personnes les plus à risque, se trouvent les hommes, ainsi que les personnes dont le niveau de scolarité est faible, celles ayant du diabète, ou encore les porteurs d’une variante génétique d'ApoE, un gène associé à un sur-risque de maladie d'Alzheimer.

    "Cette étude appuie les recommandations soulignant l'importance d'adopter un mode de vie sain et de bien traiter les maladies comme le diabète", insiste le Dr Joshua Talboom, co-auteur de l'étude. "Nos constatations soulignent particulièrement les effets positifs de telles interventions pour les personnes ayant des antécédents familiaux de risque de développer la maladie d'Alzheimer, ouvrant la voie à l'élaboration d'approches de réduction des risques plus ciblées pour combattre la maladie", conclut-il.

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