Immunologie
Lupus érythémateux disséminé : le sirolimus diminue l'activité de la maladie
Des chercheurs américains ont évalué l’innocuité, la tolérance et l’efficacité du sirolimus dans le cadre d’un essai clinique prospectif chez les malades souffrant de lupus érythémateux disséminé résistant aux médicaments habituels.
- Michail_Petrov-96
Les personnes atteintes de lupus érythémateux disséminé ont un dysfonctionnement des lymphocytes T que l’on attribue à l’activation de la voie mTOR. Le sirolimus est composé de rapamycine, substance qui inhibe la prolifération de ces lymphocytes T.
Des chercheurs de l’université de New York ont évalué l’innocuité, la tolérance et l’efficacité du sirolimus chez des malades souffrant de lupus érythémateux disséminé, cliniquement actif, et résistants ou intolérants aux traitements habituels. Leurs résultats sont publiés dans le Lancet le 15 mars 2018.
Le sirolimus permet, selon les chercheurs, de diminuer l'activité de la maladie au bout de 12 mois de traitement.
Evaluation de la pathologie selon des scores
Les chercheurs américains ont évalué chez des malades répondant à au moins 4 des 11 critères diagnostiques de LED selon l’American College of Rheumatology. 56 participants ont été traités avec du sirolimus pendant 12 mois. Le principal critère d’évaluation était la diminution de l’activité de la maladie évaluée à l’aide de l’indice du British Lupus Assessment Group (BILAG) et de l’indice d’activité du lupus érythémateux disséminé (SLEDAI).
Amélioration progressive des scores de la maladie
En pratique, 11 des 40 malades éligibles ont arrêté le traitement à cause d’intolérance (n=2) ou de non observance (n=9). Les scores d’activité de la maladie ont diminué au cours des 12 mois de traitement chez 16 (55%) des 29 malades ayant pris le traitement jusqu’au bout des 12 mois. Le score moyen SLEDAI est passé de 10 à 4 après 1 an de traitement et le score moyen de l’indice BILAG est passé de 28 à 17.
Par ailleurs la dose moyenne de prednisone nécessaire au contrôle de l’activité de la maladie est passée de 7 à 2 mg après 12 mois de traitement. La fonction hépatique et le nombre de lymphocytes T sont restés constants. En revanche, on a observé une réduction modérée du HDL-cholestérol, du taux de neutrophiles et de l’hémoglobine. La numération plaquettaire était quant à elle légèrement élevée.
Les chercheurs concluent qu’un traitement de 12 mois avec du sirolimus chez des malades atteints de LED permet d’obtenir une amélioration progressive de l’activité de la maladie mais que des essais contrôlés par placebo sont justifiés pour mieux définir le rôle du blocus mTOR dans le traitement du LED.








