Pneumologie
Thromboembolie veineuse : le rivaroxaban plus efficace que l’aspirine pour prévenir les récidives
Chez les patients qui ont été traités pour une maladie thromboembolique veineuse et qui sont à risque intermédiaire de récidive, une prolongation du traitement par le rivaroxaban fait mieux que l’aspirine pour prévenir les récidives.
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En prévention des récidives de thromboembolie veineuse quand une prolongation de traitement est décidée, l’anticoagulant oral direct est une bien meilleure option que l’aspirine. C’est ce que montre une étude randomisée en double aveugle de phase 3 publiée dans le New England Journal of Medicine.
Cette étude compare trois schémas thérapeutiques de traitement prolongé chez des patients chez qui les médecins ne sont pas certains de la nécessité d’allonger la durée du traitement. 3396 patients atteints d’une maladie thromboembolique veineuse, 50 % d’une embolie pulmonaire et 50 % d’une thrombose veineuse profonde, ont été inclus. Ils avaient d’abord reçu un traitement de la thrombose pendant 6 à 12 mois. Au terme de ce traitement, pour ces patients considérés à risque intermédiaire de récidive, l’utilité d’allonger ou non la durée du traitement n’est pas connue avec précision.
Taux similaires d’hémorragie
L’objectif principal de cette étude était donc de démonter qu’un anticoagulant oral direct à pleine dose ou à demi-dose est supérieur en terme d’efficacité à l’aspirine. Trois groupes de patients ont été comparés, ils ont reçu une fois par jour 20 mg de rivaroxaban, 10 mg de rivaroxaban ou 100 mg d’aspirine pendant 12 mois.
Le résultat majeur de l’étude montre que le rivaroxaban à la dose de 20 mg ou 10 mg est plus efficace que l’aspirine pour prévenir une récidive avec une réduction du risque relatif de récidive de plus de 60 % (66 % avec 20 mg et 74 % avec 10 mg).
En ce qui concerne les hémorragies graves, il n’y a aucune différence dans les trois groupes de traitement ; les taux d’hémorragies sont très faibles (0,5 % sous rivaroxaban 20 mg, 0,4 % sous 10 mg, 0,3 % sous aspirine) sur une population qui, de toute évidence, n’est pas à haut risque hémorragique.
Pas d’hétérogénéité
L’analyse en strate ne retrouve aucune hétérogénéité : le rivaroxaban à 10 mg ou à 20 mg se révèle toujours plus efficace que l’aspirine qu’il s’agissent de patients avec une maladie thromboembolique veineuse provoquée par un facteur majeur ou non provoquée, ou de patients avec un antécédent de thrombose veineuse qui sont à plus haut risque de récidive.
L’aspirine n’est donc pas une bonne option chez les patients chez qui on veut allonger la durée de traitement, l’anticoagulant oral direct est nettement plus efficace pour prévenir les récidives sans sur-risque hémorragique. L’étude ne permet pas de conclure si le choix doit se porter sur la demi-dose ou la pleine dose de rivaroxaban car elle n’était pas calibrée initialement pour le démontrer.
D’après un entretien avec le Pr Francis Couturaud, médecine interne et pneumologie, CHRU de Brest









