Nutrition

Risque cardiovasculaire : pas d’effet de la supplémentation multi-vitaminique au long court

Une analyse secondaire menée sur une large étude randomisée américaine n’a pas montré de bénéfice de la supplémentation multi-vitaminique, y compris en prenant en compte le statu nutritionnel de base des sujets.

  • 07 Avril 2017
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    Dans une analyse secondaire du large essai randomisé versus placebo PHSII (Physicians’HealthStudyII) une supplémentation multi-vitaminique sur le long terme n'a pa eu d'effet sur le risque cardiovasculaire d'hommes médecins, agés de plus de 50 ans et ce quelles que soient leurs caractéristiques nutritionnelles à l'inclusion.
    Les analyses prenaint en compte le type de régime ainsi que les nutriments consommés et les supplémentations déjà prises. Les résultats complets de cette étude sont publiés dans le JAMA Cardiology.

    L’étude PHSII

    Cet essai débuté en 1999 a inclus 14641 médecins randomisé en deux groupes parallèles sur une durée moyenne de 11,4 ans : supplémentation multi-vitaminique (vitamine E 400 IU, vitamine C 500 mg bêta-carotène 50 mg) ou placebo. Les résultats de l’analyse principale ont montré que la supplémentation n’apporte pas de bénéfice sur le risque cardiovasculaire dans cette population (événement majeur, infarctus du myocarde, mortalité totale).

    Bénéfice possible après 70 ans

    Un seul sous-groupe semble pouvoir tirer un bénéfice de cette supplémentation. Les infarctus du myocarde sont diminué de 45% avec la supplémentation multi-vitaminique versus placebo pour les patients de plus de 70 ans avec un score aMED (Alternate méditerranean Diet) meilleur à l’inclusion (≥5).
    D’autres analyses en fonction du type de régime, de nutriment ou de l’alimentation à l’inclusion ont été menées mais de l’aveu même des auteurs, la multiplicité des calculs statistiques ne permet pas d’interpréter ces résultats qui, de manière générale, ne montre pas de différence en faveur de la supplémentation.

    En pratique

    De nombreuses études ont été menées sur ce sujet, mais les populations, les méthodologies et la robustesse de ces dernières diffèrent grandement d’un essai à l’autre. Si certaines tendent à montrer un bénéfice sur l’évolution de certaines pathologies chroniques dans des populations fragiles, l’interprétation et la généralisation des résultats est difficile
    L’étude PDHII, de méthodologie robuste, ne montre pas d’intérêt potentiel de la supplémentation systématique sur le risque cardiovasculaire, cependant la population analysée est, d’après les auteurs, non représentative de la population générale car en meilleur état nutritionnel à l’inclusion.
    Il n’en reste pas moins que ce sujet est important et que d’autres études doivent être menées.
    Aujourd’hui en France 14,6% des hommes et 28% des femmes utilisent au moins 3 fois par semaine ce type de complément (majoritairement Magnésium, vitamines B6 et C), et ceux-ci ne sont prescrit par le médecin que dans 54,9% des cas.

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