Diabétologie

Diabète type 2 : deux nouvelles études confirment le lien aGLP-1 et complications ophtalmologiques

Si le lien entre aGLP-1 et complications ophtalmologiques du DT2 parait confirmé par deux nouvelles études, leurs résultats en partie discordants ne permettent pas de trancher complètement le débat.

  • Makidotvn/iStock
  • 22 Octobre 2025
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    Depuis la démonstration de leurs bénéfices cardiométaboliques et rénaux, les agonistes des récepteurs GLP-1 constituent aujourd’hui l’une des pierres angulaires du traitement du diabète de type 2 (DT2).

    Toutefois, les données colligées dans certaines études randomisées et observationnelles ont mis en évidence un lien entre le recours à cette classe d’antidiabétiques et la survenue de complications ophtalmologiques, rétinopathie diabétique (RD) et neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NOIAN).

    Deux nouvelles études apportent un éclairage complémentaire.

    La première, une étude de cohorte rétrospective, dont les résultats sont publiés dans JAMA Network open, a porté sur quelques 185 000 patients avec un DT2 et traités par aGLP-1. Elle confirme un surrisque modéré de RD et de NOIAN, ce dernier n’étant pas statistiquement significatif, et souligne à l’inverse un risque moindre d’autres complications ophtalmologiques liées au diabète et d’évolution vers la cécité.

    Un suivi de deux ans

    Cette analyse rétrospective, qui a porté sur quelques 185 000 patients avec un DT2 et traités par aGLP-1 (50,5% de femmes, âge moyen 59 ans, HbA1c récente >= 6,5%), avait pour critère primaire d’évaluation le risque incident sur un suivi de 2 ans de RD, de NOIAN ou de complications menaçant la vue.

    L’utilisation d’agonistes du GLP-1 a été associée à une incidence accrue de RD (OR 1,07 ; IC-95 % : 1,03-1,11), mais les auteurs n’ont pas retrouvé de différence statistiquement significative quant au risque de NOIAN (OR : 1,26 ; IC 95 % : 0,94-1,70).

    En cas de rétinopathie pré-existante

    Dans une analyse en sous-groupe portant sur les 32 695 patients qui présentaient une RD préexistante, le traitement par agoniste du GLP-1 n’a pas été associé à une progression vers une forme proliférative de RD (OR, 1,06 ; IC 95 %, 0,97-1,15), ni un œdème maculaire diabétique (OR, 0,98 ; IC 95 %, 0,95-1,01). Il a en revanche été associé à une plus faible incidence d’autres complications du diabète : hémorragies vitréennes (OR, 0,74 ; IC 95 %, 0,68-0,80), glaucome néovasculaire (OR, 0,78 ; IC à 95 %, 0,68-0,88) et cécité (HR, 0,77 ; IC à 95 %, 0,73-0,82).

    L’analyse des données a également mis en évidence un moindre recours à des interventions médicales, chirurgicales ou laser, chez les personnes sous aGLP-1.

    Un risque accru de NOIAN

    La deuxième étude, publiée également dans JAMA Network open, conclut, elle, à une augmentation du risque de NOIAN chez les patients ayant un DT2, indemnes de complications ophtalmologiques à l’inclusion, et traités par sémaglutide ou tirzépatide versus d’autres antidiabétiques. Les auteurs ont comparé les données de près de 160 000 patients appariés (52 % de femmes, âge moyen de 56,5 ans). Au cours du suivi de deux ans, 0,04% des patients sous aGLP-1 ont développé une NOIAN versus 0,02 % dans le groupe témoin (OR 1,76, IC 95 % : 1,01-3,07). D’autres atteintes du nerf optique ont été rapportées chez 0,12 % des patients du groupe aGLP-1 versus 0,07 % dans le groupe recevant d’autres antidiabétiques (OR 1,65, IC 95% 1,18-2,31). Une augmentation du risque de certaines complications ophtalmologiques donc, même si le risque reste globalement très faible.

    S’il est difficile de conclure aujourd’hui face à ces résultats qui peuvent paraitre contradictoires, il reste essentiel que tous les patients atteints de diabète de type 2 traités par des aGLP-1, qu’ils aient ou non une RD préexistante, bénéficient d'un dépistage et d'une surveillance régulière des complications potentielles du diabète de type 2.

     

     

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