Nutrition

Décès prématuré : la substitution du sel au long cours réduit le risque

La réduction de la consommation de sodium sur le long terme par l’usage de sels de substitution est associée à une réduction des décès précoces toute cause ou de cause cardiovasculaire.

  • Liudmila Chernetska/istock
  • 09 Avr 2024
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    L'utilisation sur le long terme d'un substitut du sel lors de la cuisson est associée à un moindre risque de décès précoce toute cause ou de maladie cardiovasculaire dans une nouvelle étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine.

    L'étude est une revue systématique de 16 essais contrôlés randomisés publiés avant le 23 août 2023 et portant sur 35 251 participants âgés d'environ 64 ans en moyenne et ayant un risque de maladie cardiovasculaire supérieur à la moyenne.

    Les essais ont comparé l'utilisation du sel ordinaire - composé d'environ 100% de chlorure de sodium, parfois additionné d'iode, à l'utilisation d'un substitut de sel composé de 25 à 30% de chlorure de potassium et de 60 à 75% de chlorure de sodium.

    Réduction du risque de décès et de la pression artérielle

    Dans une population de 62 ans d’âge moyen, majoritairement réalisée en Asie, le substitut de sel peut réduire le risque de mortalité toutes causes confondues (6 ECR ; 27 710 participants ; RR, 0,88 [IC à 95 %, 0,82 à 0,93] ; faible certitude) et de mortalité cardiovasculaire (4 ECR ; 25 050 participants ; RR, 0,83 [IC, 0,73 à 0,95] ; faible certitude).

    Le substitut de sel peut entraîner une légère réduction des MACE (3 ECR ; 23 215 participants ; RR, 0,85 [IC, 0,71 à 1,00] ; certitude très faible), avec des preuves à très faible certitude d'événements indésirables graves (6 ECR ; 27 995 participants ; rapport de risque, 1,04 [IC, 0,87 à 1,25])

    La substitution du sel est également associée à une réduction du sodium dans les urines, et de la pression artérielle, un effet similaire à celui des médicaments contre la pression artérielle, selon les auteurs. Cela pourrait expliquer la diminution du risque de décès.

    Une méta-analyse avec une forte composante asiatique

    Les essais se sont déroulés en Chine, au Royaume-Uni, à Taïwan, au Pérou, aux Pays-Bas et en Norvège. Sur les 16 essais cliniques randomisés inclus, 8 ont fait état de critères principaux. La plupart (n = 7 sur 8) ont été réalisés en Chine ou à Taïwan, 3 ont été réalisés dans des établissements résidentiels et 7 ont inclus des populations plus âgées (moyenne de 62 ans) et/ou avec un risque cardiovasculaire plus élevé que la moyenne ; la généralisation à d'autres populations est donc très limitée.

    C'est en partie la raison pour laquelle les auteurs ont classé les données probantes dans la catégorie « niveau de preuve faible à très faible » pour les populations occidentales : il n'y a tout simplement pas assez de données probantes pour vérifier que les substituts du sel seraient aussi efficaces dans le contexte occidental.

    Une pierre de plus à l’édifice

    Cette étude vient s'ajouter au corpus de preuves selon lequel réduire la consommation de sel (sodium) dans son alimentation peut apporter un bénéfice majeur, y compris en termes de survie, et qu'augmenter le potassium dans son alimentation est faisable sur le long terme.

    Cependant, pour l’alimentation occidentale, le problème est la forte consommation d’aliments et de plats préparés : il convient alors de regarder sur les étiquettes la teneur en sodium. Certains plats préparés peuvent contenir plus de sodium qu’imaginé, comme la volaille ou les céréales. Par exemple, un cornichon de taille standard contient généralement environ 1 500 milligrammes de sel.

     

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    JDF