Gastro-entérologie

MICI : une alimentation non transformée semble bien réduire les risques

Une nouvelle et vaste étude internationale met en évidence l'impact positif de la consommation d'aliments peu ou pas transformés pour réduire les risques d'apparition de la maladie de Crohn. C'est l'objet du point gastroscoop SNFGE de la semaine. 

  • bernardbodo/istock
  • 21 Nov 2023
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    « Alimentation transformée et MICI : mettons les pieds dans le plat ! », c'est le Gastroscoop de la semaine, publié par la Société Nationale Française de Gastro-entérologie (SNFGE).

    Le docteur Romain Altwegg, hépato-gastro-entérologue au CHU de Montpellier, y analyse une récente étude publiée dans la revue Clinical Gastroenterology and Hepatology qui démontre une fois de plus le lien entre l'alimentation et l'incidence des MICI (maladie inflammatoire chronique des intestins) et peut permettre d'expliquer la flambée des cas dans les pays occidentaux ou au mode de vie occidental.   

    Un risque d'apparition de maladie de Crohn diminué de près de la moitié grâce à l'alimentation

    Les résultats, explique le docteur Altwegg, montrent que le risque d'apparition de la maladie de Crohn est diminué de plus de 40% en cas de consommation d'aliments non ou peu transformés et d'autant plus lorsque la consommation est associée à celle de fruits et de légumes.

    La population étudiée est la cohorte EPIC IBD, 413 590 personnes saines entre 1991 et 2001 dans 8 pays européens dont la France. Ils ont rapporté leurs habitudes alimentaires dans les 12 mois précédant l'inclusion, ensuite réparties en proportion dans quatre quartiles selon la classification NOVA (aliments bruts ou non transformés / ingrédients culinaires / aliments transformés / aliments ultra-transformés). Durant le suivi qui a duré en moyenne 13 ans, 179 cas de maladie de Crohn et 431 cas de RCH ont été diagnostiqué parmi les participants.

    Pas d'association retrouvée pour la RCH

    Les résultats n'ont par contre pas mis en évidence d'association entre le risque de rectocolite hémorragique (RCH) et la consommation d'aliments peu ou pas transformés ni d'association entre la consommation d'aliments ultra transformés et un sur-risque d'apparition de maladie de Crohn ou de RCH.

    Et s'il y a deux limites à souligner, le docteur Altwegg relève la moyenne d'âge, de 52 ans à l'inclusion qui empêche l'extrapolation des résultats aux formes débutants chez le sujet jeune et le recueil des données alimentaires qui n'a eu lieu qu'à l'inclusion. 

    Recommander une alimentation pauvre en aliments transformés chez les apparentés des patients MICI ?

    Ces résultats font suite à la vaste étude internationale PURE publiée en 2021 qui avait porté sur 116 000 personnes et mis en évidence que la consommation d'aliments ultra-transformés était associée à une forte augmentation du risque d'apparition de maladie de Crohn et de RCH.

    A la vue de ces différents résultats le Dr Altwegg conclut : « Il n’y a pas de recommandation actuellement sur l’intérêt d’une alimentation pauvre en aliments ultra-transformés chez les patients atteints de MICI, mais ceci pourrait se discuter chez les personnes à fort risque de maladie de Crohn, notamment les apparentés au premier degré ».

     

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    JDF