Diabétologie

Diabète de type 2 : un agoniste GIP/GLP-1 fait mieux que l’insuline prandiale

Chez les personnes atteintes de diabète de type 2 insuffisamment contrôlées et traitées par une insuline basale, l'administration hebdomadaire de tirzépatide en complément de l'insuline glargine, permet de réduire l'HbA1c et le poids corporel, avec moins d'hypoglycémies, par comparaison de l'administration d'une insuline prandiale.

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  • 06 Oct 2023
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    Le tirzépatide est un polypeptide insulinotrope glucose-dépendant et un GLP-1 RA administré une fois par semaine. Il a une AMM pour le traitement du diabète de type 2 mal équilibré sous insuline basale et fait l'objet d'une étude dans l’obésité. Chez les personnes atteintes de diabète de type 2 insuffisamment contrôlé et traitées par insuline basale, le tirzepatide hebdomadaire en tant que traitement add-on à l'insuline glargine démontre des réductions de l'HbA1c et du poids corporel avec moins d'hypoglycémies comparé à l'insuline prandiale. Ce sont les résultats d’un essai clinique randomisé sur 1 428 diabétiques de type 2 présenté lors du congrès annuel de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) et publié dans JAMA Network.

    Les participants ont été randomisés pour recevoir des injections sous-cutanées de tirzépatide (5 mg [n = 243], 10 mg [n = 238] ou 15 mg [n = 236]) une fois par semaine ou de l'insuline lispro trois fois par jour en prandial (n = 708), en sus de l’insuline basale quotidienne.

    Réduction de l’HbA1c, du poids et des hypoglycémies

    Parmi les 1428 participants randomisés (âge moyen, 58,8 ans et HbA1c moyenne, 8,8%), 1304 (91,3%) ont terminé l'essai. À la semaine 52, la variation moyenne estimée de l'HbA1c par rapport aux valeurs initiales dans le groupe tirzépatide est de -2,1 % contre -1,1 % avec l'insuline lispro, ce qui se traduit par des taux moyens d'HbA1c de 6,7 % contre 7,7 % (différence de traitement estimée, -0,98 % ; IC à 95 %, -1,17 % à -0,79 % ; p < 0,001) ; les résultats ont satisfait aux critères de non-infériorité et la supériorité statistique est même atteinte.

    La variation moyenne estimée du poids corporel par rapport à la valeur initiale est de -9,0 kg avec le tirzépatide et de +3,2 kg avec l'insuline lispro (différence de traitement estimée, -12,2 kg ; IC à 95 %, -13,4 à -10,9). Le pourcentage de participants ayant atteint un taux d'HbA1c inférieur à 7,0 % est de 68 % (483 sur 716) avec le tirzépatide et de 36 % (256 sur 708) avec l'insuline lispro (OR = 4,2 ; IC à 95 %, 3,2-5,5).

    Les effets indésirables les plus fréquents du tirzépatide ont été des symptômes gastro-intestinaux légers à modérés (nausées : 14%-26% ; diarrhées : 11%-15% ; vomissements : 5%-13%). Les taux d'hypoglycémie (glycémie <54 mg/dL ou hypoglycémie sévère) sont de 0,4 événement par patient-année avec le tirzépatide (données groupées) et de 4,4 événements par patient-année avec l'insuline lispro.

    Réduction de l’insuline basale

    Chez les diabètes de type 2 insuffisamment contrôlés par une insuline basale, le tirzépatide, en add-on de l'insuline basale (à différentes doses individualisées), apporte des réductions statistiquement et cliniquement significatives de l'HbA1c moyenne et un pourcentage plus élevé de participants atteignant un objectif d'HbA1c inférieur à 7,0%, par rapport à l'insuline lispro prandiale. Cette efficacité glycémique est associée à une perte de poids et à un taux plus faible d'hypoglycémies cliniquement significatives. Les effets du tirzépatide sur le contrôle de la glycémie, la perte de poids et d'autres paramètres cardiométaboliques sont cohérents avec ceux obtenus dans les autres essais SURPASS.

    Dans le groupe tirzépatide, tous les participants ont réduit leur dose d'insuline basale de 30%, quelle que soit leur HbA1c de départ, et 8 à 19% des participants (selon la dose) ont complètement arrêté toute l'insulinothérapie basale. Il est possible que la perte de poids induite par le traitement au tirzépatide et son effet sur la réduction de la surcharge en graisse du foie, aient conduit à une amélioration de la sensibilité à l'insuline et à une diminution des besoins en insuline.

     

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    JDF