Troubles psychiques
Santé mentale : sept étudiants sur 10 sont en mal-être
Si les étudiants sont plus attentifs à leur hygiène de vie qu'auparavant, leurs difficultés psychiques persistent. 71 % des jeunes vivent une situation de mal-être, selon un nouveau sondage.
- Par Sophie Raffin
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Près de 20 ans après sa première édition, la Mutuelle des Étudiants (LMDE) a publié sa nouvelle enquête nationale sur la santé des jeunes. réalisée en mars 2025 auprès de 2.009 étudiants, elle révèle que cette génération fait plus attention à sa santé, mais il reste des fragilités, notamment psychiques.
Santé des étudiants : les jeunes boivent moins
Les élèves de 2025 semblent moins attirés par l’alcool. La consommation hebdomadaire a baissé de 7 points en 3 ans pour atteindre seulement 18 %. Il en est de même pour les produits psychoactifs (21 % en 2025 contre 24 % en 2022). "Les étudiants fument encore davantage que la moyenne nationale (27 % contre 23 %), mais se montrent globalement plus attentifs à leur hygiène de vie", soulignent les auteurs de l’étude. Leur pratique sportive d’intensité élevée (58 %) a notamment augmenté et est supérieure à la moyenne nationale (44 %). L'exercice par ailleurs la première stratégie citée pour améliorer le sommeil, loin devant l’arrêt des écrans.
Plus de 9 jeunes sondés sur 10 assurent utiliser au moins un moyen de contraception. Les plus fréquents sont le préservatif externe (38 %) ou la pilule (32 %). Le recours au dépistage d’infection sexuellement transmissible a progressé de 8 points par rapport à l’enquête de 2022 (57 %). Ce chiffre fait écho à un récent bulletin de Santé Publique France. Il révélait notamment que les taux de personnes testées pour le VIH, la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiose sont en augmentation chez les 15 - 24 ans, depuis 2014.
Plus d’un tiers des étudiants a des pensées suicidaires
Si les comportements à risque reculent chez les étudiants, le mal-être exprimé depuis plusieurs années persiste. 71 % des jeunes interrogés se disent en situation de mal-être, un chiffre identique à 2022 contre 46 % dans la population française. Plus d'un tiers a eu des pensées suicidaires (35 %) au cours des 12 derniers mois. La moyenne nationale est de 21 %.
Par ailleurs, les fragilités psychiques, repérées lors des deux baromètres précédents, semblent s’amplifier. 83 % des élèves sondés confient que leurs études ont un impact négatif sur leur moral, leur humeur ou leur sommeil. Un étudiant sur trois évoque un stress chronique (32 %), lié à la pression de la réussite, aux difficultés matérielles ou à l’isolement. Les troubles psychiques représentent chez eux 42 % des maladies chroniques déclarées, soit une hausse de 14 points par rapport à 2022. À titre de comparaison, le taux national est de 20 %.
L’ensemble de ces difficultés paraissent notamment peser sur les nuits des jeunes. Seuls 57 % d’entre eux se disent satisfaits de leur sommeil, contre 68 % dans la population générale. Le stress en est la première cause évoquée. Vient ensuite la surexposition aux écrans.
Plus inquiétant. "Les résultats de l’étude révèlent une exposition importante aux situations de violence. Un quart des étudiants déclare avoir été victimes d’une agression (26 %), le plus souvent verbale ou de discrimination", alertent les auteurs. Les atteintes physiques et sexuelles sont aussi rapportées : 6 % confient avoir été victimes de soumission chimique, et 6 % des jeunes femmes indiquent avoir subi des violences gynécologiques. "Parmi ces étudiants, plus d’un tiers (36 %) déclarent également présenter aujourd’hui des symptômes de stress post-traumatique liés à ces expériences."











