Neurologie
Regarder de belles images, c’est bon pour le cerveau !
Regarder les images que l'on trouve esthétiquement plaisantes préserve l’énergie cérébrale.
- Par Geneviève Andrianaly
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Au cours d’une journée, on regarde de multiples choses, cela peut sembler simple et facile, mais en termes d'énergie, c'est loin d'être négligeable. Selon des chercheurs de l’université de Toronto (Canada), le cerveau utilise 20 % de l'énergie corporelle, et le système visuel représente environ 44 % de cette dépense. "Regarder des stimuli très simples, comme une pièce blanche, est économe en énergie mais ennuyeux. Regarder des images très chargées ou inhabituelles peut être fatigant et désagréable." Dans une récente étude, l’équipe a émis l’hypothèse selon laquelle le plaisir esthétique procuré par la vision d'une image est lié à la quantité d'énergie utilisée par le système visuel pour la traiter.
Cerveau : notre attirance pour les belles choses, une stratégie d'économie d'énergie
Afin de vérifier cette théorie, les auteurs ont présenté 4.914 images d'objets et de scènes à un modèle informatique du système visuel afin d'estimer le nombre de neurones nécessaires à leur traitement. Ensuite, ils ont comparé les estimations aux évaluations de plaisir de 1.118 personnes recrutées. "Premièrement, nous mesurons un indicateur du coût énergétique induit par VGG19 – pré-entraîné pour la catégorisation d'objets et de scènes ou initialisé aléatoirement – lors du traitement des images d'objets et de scènes. Cette mesure révèle une relation inverse entre les préférences esthétiques et le coût énergétique, et ce uniquement pour le modèle pré-entraîné", peut-on lire dans les travaux parus dans la revue PNAS Nexus.
Par la suite, les scientifiques ont utilisé l'imagerie cérébrale par signal BOLD (Blood Oxygen Level Dependent) pour mesurer le coût énergétique du visionnage d'images chez quatre volontaires. Dans les deux expériences, les participants ont trouvé plus attrayantes les images dont le traitement nécessitait moins d'énergie. Les auteurs ont demandé une réponse rapide, afin de saisir les premières impressions, et non les plaisirs plus complexes qui peuvent naître de la contemplation d'une image dans un contexte plus large, en s'interrogeant sur sa signification.
Mieux "comprendre les jugements esthétiques"
Ces résultats suggèrent que "les préférences esthétiques pourraient découler, au moins en partie, d'une heuristique affective favorisant les états de faible énergie. Ils offrent un cadre unifié reliant les données empiriques sur l'inconfort visuel aux théories de la fluidité de traitement, de la complexité de l'image et de la prototypicalité (le degré selon lequel un élément, un objet ou une idée représente un exemple typique et exemplaire d'une catégorie donnée), fournissant ainsi un modèle simple pour comprendre les jugements esthétiques", a conclu l’équipe.










