Diabète
Lutter contre le vieillissement cellulaire pour traiter les maladies métaboliques ?
Des chercheurs ont en lumière le rôle actif des cellules sénescentes, qui ne meurent pas mais cessent de se diviser et s’accumulent, dans les maladies métaboliques. En les ciblant avec de nouveaux traitements, on pourrait bien prévenir le diabète et l’obésité liés au vieillissement.
- Par Stanislas Deve
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Traditionnellement, les maladies métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’obésité sont vues comme des troubles du glucose et des lipides. Mais une série d’études, compilées dans une revue publiée dans le Journal of Internal Medicine, vient d’identifier un nouveau coupable : la sénescence cellulaire, autrement les cellules sénescentes, qui ne meurent pas mais cessent de se diviser. Au fil du temps, ces cellules dites "à la retraite" s’accumulent dans notre organisme et nos tissus métaboliques – foie, pancréas, tissu adipeux, muscles – où elles sécrètent des substances inflammatoires et fibrosantes (appelées SASP).
Une nouvelle arme contre les maladies métaboliques
Ce phénomène n’est pas anodin : il aggrave la résistance à l’insuline, favorise l’inflammation chronique et perturbe le fonctionnement des organes. Autrement dit, la sénescence des cellules n’est pas seulement un marqueur du vieillissement : elle en est un acteur actif, et elle devient un des moteurs cachés des maladies métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’obésité.
Face à ce constat, une nouvelle classe de traitements voit actuellement le jour : les sénothérapies. Il en existe trois types : les sénolytiques, qui éliminent les cellules sénescentes ; les sénomorphiques, qui réduisent les effets nocifs de leurs sécrétions ; et les sénosensibilisateurs, qui rendent ces cellules plus vulnérables à l’élimination.
Vers une nouvelle médecine préventive ?
"En ciblant les cellules sénescentes, les sénothérapies attaquent l’une des causes profondes des maladies métaboliques liées à l’âge et à l’obésité", explique la Dre Allyson Palmer, chercheuse à la Mayo Clinic aux Etats-Unis et co-autrice de la revue, dans un communiqué. Ces approches pourraient transformer notre manière de traiter – et peut-être prévenir – ces pathologies chroniques.Même si les résultats des essais cliniques sont encore à confirmer, certaines molécules déjà utilisées contre le diabète modulent la sénescence, ouvrant la voie à des usages élargis. La médecine pourrait ainsi entrer dans une nouvelle ère, où l’on prévient les maladies métaboliques en ciblant directement le vieillissement cellulaire.











