Dépistage

Un test sanguin capable de détecter 50 cancers suscite l’espoir

Le test sanguin Galleri peut dépister jusqu’à 50 types de cancers, souvent avant l’apparition des symptômes. Les premiers résultats sont prometteurs.

  • angelp / istock
  • 23 Octobre 2025
  • A A

    Détecter des dizaines de cancers par une simple prise de sang : l'idée a de quoi faire rêver. C'est ce que promet le test Galleri, développé par la société américaine Grail. D’après une nouvelle étude présentée au congrès de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO), organisé à Berlin du 17 au 21 octobre, cet examen sanguin pourrait changer la donne dans le dépistage précoce du cancer.

    Détecter le cancer avant les symptômes

    Le test Galleri fonctionne en repérant des fragments d'ADN tumoral circulant dans le sang, des "empreintes" laissées par les cellules cancéreuses. L'étude Pathfinder 2, menée aux États-Unis et au Canada sur plus de 23.000 personnes asymptomatiques, a révélé que dans 61,6 % des cas où le test signalait un cancer, un diagnostic de cancer était ensuite confirmé.

    "Ce que nous voulions évaluer, c'était la valeur ajoutée du test par rapport aux programmes de dépistage existants", explique Sir Harpal Kumar, président de Grail, dans un communiqué. Les résultats sont concluants : le test a permis de détecter sept fois plus de cancers que les autres méthodes de dépistage régulières.

    Autre point fort de la méthode : dans 92 % des cas, l’examen a permis d’identifier avec précision l'organe ou le tissu d'origine du cancer. Et plus de la moitié des cas détectés étaient des cancers de stade I ou II, donc potentiellement guérissables. "Cela ouvre la possibilité de traitements plus efficaces, voire curatifs", se réjouit Sir Harpal.

    Un test encore imparfait

    Le test Galleri suscite donc beaucoup d'espoirs, notamment pour les cancers sans dépistage systématique comme ceux du pancréas, du foie ou des ovaires. "Nous pensons qu’il peut vraiment transformer le diagnostic du cancer et améliorer les chances de guérison."

    Malgré ces résultats prometteurs, des experts appellent toutefois à la prudence. "Dans 40 % des cas, le test se trompe en annonçant un cancer, prévient la professeure Anna Schuh, de l'Université d'Oxford. C'est mieux que de tirer à pile ou face, mais encore trop peu fiable pour un usage massif." De plus, la sensibilité du test est très variable selon les types de cancer : elle atteint 74 % pour certains cancers courants, mais chute à 40 % pour ceux qui sont pourtant les plus nombreux.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.