Préhension

La force de votre poigne pourrait prédire votre santé future

Une étude américaine menée sur plus de 93.000 adultes montre qu’avoir une bonne force de préhension de la main à un âge moyen réduit significativement le risque de maladies chroniques et de décès prématuré, même en cas de surpoids.

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  • 20 Octobre 2025
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    Mesurer la force de sa poigne pourrait devenir un geste médical clé pour détecter les risques de maladies chroniques. Une vaste étude, réalisée aux Etats-Unis sur plus de 93.000 adultes pendant treize ans, révèle en effet un lien fort entre la force musculaire de notre main à un moment donné et l’état de notre santé métabolique quelques décennies plus tard.

    Une force de préhension protectrice

    Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, les chercheurs du Pennington Biomedical Research Center ont analysé les données de participants à la UK Biobank en situation de "pré-obésité clinique", c’est-à-dire en surpoids mais sans symptômes visibles. Résultat : ceux qui avaient une poigne plus forte étaient beaucoup moins susceptibles de développer des maladies liées à l’obésité, comme le diabète, l’hypertension ou les douleurs articulaires, même s’ils présentaient un excès de masse grasse.

    Dans le détail, il apparaît que chaque augmentation standard de la force de la poigne (11,6 kg) était associée à une réduction de 14 % du risque de première maladie, de 8 % du risque de passer à plusieurs maladies, et de 13 % du risque de décès après l'apparition de ces problèmes de santé. Chez les hommes les plus forts (à partir de 44 kg), le risque de décès diminuait même de 23 % par rapport aux moins forts, selon un communiqué.

    La poigne, ou force de préhension, reflète l’état global de la masse et de la qualité musculaire. Et pour cause, un muscle actif agit comme un organe endocrinien : il libère des myokines, de petites protéines sécrétées par les fibres musculaires lorsqu'elles se contractent, et qui régulent le sucre sanguin, l’inflammation et le métabolisme. A noter que les participants les plus forts présentaient aussi moins de marqueurs inflammatoires, comme la protéine C-réactive.

    Un test simple à faire chez son médecin

    Contrairement à l’indice de masse corporelle (IMC), qui ne distingue pas le muscle de la graisse, la poigne fournit une mesure fonctionnelle directe de la santé métabolique. Un simple dynamomètre suffit pour l’évaluer. Les scientifiques recommandent donc l’inclure systématiquement dans les bilans de santé.

    Attention, cette étude ne prouve pas que renforcer sa poigne empêche tout bonnement l'apparition de maladies. Mais elle montre que les personnes plus fortes au départ s'en sortent mieux que les autres... Une bonne poigne aujourd’hui pourrait donc être la clé d’un vieillissement en bonne santé demain. Activité physique régulière, alimentation protéinée et exercices de résistance sont autant de leviers du quotidien pour conserver une bonne force musculaire, rappellent les chercheurs.

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