Cardiologie

La graisse cachée est liée à des lésions des artères

La graisse viscérale et celle accumulée dans le foie pourraient être à l’origine de maladies cardiaques, même chez les personnes qui ne sont pas en surpoids.

  • Prostock-Studio/iStock
  • 18 Octobre 2025
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    Même chez les personnes minces, la graisse peut se cacher dans les organes abdominaux et dans le foie. Et celle-ci pourrait avoir un impact néfaste sur leur santé cardiaque, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Communications Medicine

    Dans leurs travaux, les chercheurs de l’Université McMaster ont en effet montré que la graisse viscérale (située dans l’abdomen, autour des organes internes) et celle accumulée dans les cellules du foie, appelée stéatose hépatique, pourrait contribuer à des lésions des artères. "Cette étude montre que même après avoir pris en compte les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels comme le cholestérol et la tension artérielle, la graisse viscérale et la graisse du foie contribuent encore aux dommages artériels”, souligne Russell de Souza, coauteur principal de l’étude, dans un communiqué.

    La graisse viscérale et la stéatose hépatique favorisent l’épaississement des artères

    Lors de leurs travaux, les scientifiques ont analysé les données de plus de 33.000 adultes au Canada et au Royaume-Uni. Ils ont plus précisément étudié les IRM mesurant le lien entre la répartition de la graisse et la santé artérielle. Ainsi, ils ont découvert que la graisse viscérale et la stéatose hépatique (dans une proportion un peu plus faible) étaient liées à l’épaississement des artères et ce, même après avoir pris en compte les facteurs de risque cardiovasculaires. 

    "On ne peut pas toujours savoir, en regardant une personne, si elle présente de la graisse viscérale ou de la graisse au niveau du foie, souligne Sonia Anand, co-auteure de l’étude. Ce type de graisse est métaboliquement actif et dangereux : il est lié à l’inflammation et aux lésions des artères, même chez les personnes qui ne sont pas visiblement en surpoids. C’est pourquoi il est essentiel de repenser notre manière d’évaluer l’obésité et le risque cardiovasculaire.

    Ne pas se limiter à l’IMC et au tour de taille pour évaluer la santé cardiaque

    Les chercheurs conseillent aux professionnels de santé de ne pas se limiter à l’indice de masse corporelle (IMC) et au tour de taille pour évaluer les risques cardiovasculaires d’un patient. Des examens spécifiques, comme une prise de sang, permettent de mesurer ces deux types de graisse. Pour rappel, la stéatose hépatique métabolique, aussi appelée maladie du foie gras, est en forte augmentation dans les pays industrialisés, selon l’Assurance maladie qui estime qu’elle toucherait actuellement 25 % de la population mondiale.

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