Métabolisme

Le jeûne intermittent peut-il booster les performances sportives ?

Alors que le jeûne intermittent séduit de plus en plus d’athlètes, plusieurs études ont exploré ses effets sur le métabolisme, la performance sportive et la santé. Les résultats sont prometteurs.

  • Rasa Petreikiene / istock
  • 10 Octobre 2025
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    Et si la clé de la performance sportive ne résidait pas seulement dans ce que l’on mange, mais dans le moment où l’on mange ? Une compilation de dix-huit études scientifiques, publiée dans la Revista Española de Nutrición Comunitaria, s’est penchée sur les effets du jeûne intermittent, ou "time-restricted eating" (TRE), chez les athlètes et les mordus d’activité physique. Quel est le verdict ?

    Des performances soit maintenues, soit améliorées

    En matière de jeûne intermittent, le protocole le plus souvent suivi est le fameux 16:8 : manger pendant huit heures, puis jeûner pendant les 16 restantes. Si l’objectif initial était souvent la perte de poids, certaines études pointent des effets bien plus profonds. Chez des non-athlètes, quatre à cinq jours de jeûne intermittent pratiqué le matin ont suffi à augmenter l'expression de marqueurs moléculaires liés à la longévité, comme le gène SIRT1 et la protéine LC3A, impliquée dans l’autophagie, le mécanisme de "nettoyage" interne des cellules.

    Côté performance, la crainte d'une baisse d'efficacité physique causée par le jeûne semble infondée. "Dans la majorité des études, les performances sportives étaient soit maintenues, soit améliorées", soulignent les chercheurs espagnols dans un communiqué. Chez des cyclistes de haut niveau, un mois de jeûne intermittent a entraîné une perte de poids de 2 %, une baisse de l’inflammation, sans perte de masse musculaire. Mieux : la puissance maximale relative au poids a augmenté de 4 %.

    Au-delà du poids : un métabolisme plus régulier

    Le jeûne intermittent agit aussi sur la régulation du sucre dans le sang. Dans plusieurs expériences, il est apparu que manger plus tôt dans la journée réduisait les pics de glycémie nocturnes et favorisait la combustion des graisses au petit matin. Chez des diabétiques de type 2, le fait de manger sur une fenêtre de 10 heures pendant trois semaines a même amélioré l’équilibre glycémique, tout en diminuant l'utilisation des glucides comme source d'énergie. Malgré ces résultats prometteurs, les scientifiques restent prudents : "Les preuves d'effets anti-âge sont encore rares et nécessitent davantage de recherches."

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