Sommeil

Faites-vous partie des 5 profils de dormeurs sujets à l’insomnie ?

Une étude canadienne identifie cinq profils de sommeil (courte durée, insomnies, résilience...) liés à la santé mentale, au mode de vie et même à l'activité cérébrale. Un pas vers une médecine du sommeil personnalisée.

  • gorodenkoff / istock
  • 14 Octobre 2025
  • A A

    Et si notre manière de dormir était le reflet miroir de notre santé mentale, de notre mode de vie et même de notre activité cérébrale ? Une étude canadienne, publiée dans la revue PLOS Biology, apporte un éclairage inédit sur les liens complexes entre sommeil, cognition, santé mentale et fonctionnement du cerveau.

    Cinq profils de sommeil, cinq réalités

    Menée par Aurore Perrault (Université Concordia) et Valeria Kebets (Université McGill), cette recherche repose sur une approche novatrice : plutôt que d’analyser un seul aspect du sommeil, comme sa durée, les chercheuses ont examiné l’ensemble des dimensions du sommeil à partir des données de 770 jeunes adultes. Sommeil, imagerie cérébrale, performances cognitives et données psychosociales ont été croisés pour révéler cinq profils distincts. "Le sommeil est fait de nombreuses dimensions, pas seulement de la durée. Chaque profil possède un lien spécifique avec la santé, le mode de vie et la cognition", rappellent les autrices dans un communiqué.

    Premier constat : les profils de sommeil ne se résument pas à "bon" ou "mauvais" dormeur. Le premier profil identifié regroupe les individus au sommeil généralement altéré, associé à des troubles comme la dépression, l’anxiété ou le stress. Le deuxième profil, plus surprenant, illustre une forme de "résilience au sommeil" : malgré une mauvaise santé mentale, ces individus ne rapportent pas de perturbations du sommeil.

    Les trois autres profils se distinguent par des caractéristiques plus spécifiques : les personnes prenant des somnifères pour dormir et ayant une vie sociale épanouie ; les personnes dormant moins de 7 heures et montrant des signes d’agressivité et des troubles de la concentration ; les personnes souffrant de problèmes de santé (tels que des douleurs chroniques) et ayant une santé mentale dégradée affectant le sommeil.

    Un cerveau qui parle pendant qu'on dort

    Ces différents profils s’accompagnent aussi de signatures neuronales uniques. L’imagerie fonctionnelle révèle des schémas d’activité cérébrale propres à chaque groupe. Par exemple, chez les individus du premier profil, la connectivité entre les régions sous-corticales et les réseaux sensoriels, moteurs et attentionnels est plus intense. Comme le souligne Aurore Perrault : "Notre étude montre que les expériences de sommeil se reflètent non seulement dans la santé et le comportement, mais aussi dans le fonctionnement du cerveau".

    Ces découvertes ouvrent la voie à des approches thérapeutiques plus individualisées. En connaissant le profil de sommeil d’un patient, les professionnels de santé pourraient mieux cibler les interventions, que ce soit en matière de médecine du sommeil, de santé mentale ou de coaching de la cognition. "Il est essentiel de considérer le sommeil dans sa globalité pour mieux comprendre son impact sur la santé", conclut Aurore Perrault.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.