Vieillissement
Flavanols : du cacao contre l’inflammation liée à l'âge ?
Une étude révèle que des compléments de cacao riches en flavanols réduisent l’inflammation chronique chez les seniors. Une découverte prometteuse pour prévenir les maladies liées au vieillissement.

- Par Stanislas Deve
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Et si un extrait de cacao pouvait aider à mieux vieillir ? Une vaste étude clinique américaine, publiée dans la revue Age and Ageing, révèle que des compléments riches en flavanols, pris chaque jour, réduisent un marqueur clé de l’inflammation chronique chez les seniors. Une piste prometteuse contre l’inflammation liée à l’âge (inflammaging), ce processus naturel et silencieux qui favorise maladies cardiovasculaires, fragilité et troubles liés au vieillissement.
Freiner le processus d’inflammation
Près de 600 hommes et femmes d’environ 70 ans ont été suivis pendant deux ans. La moitié a pris des capsules de cacao concentrées, l’autre moitié un placebo. Résultat : les personnes supplémentées ont vu leur taux de protéine C-réactive (CRP), indicateur de l’inflammation, rester plus bas que dans le groupe placebo. "Même de petites baisses de CRP peuvent se traduire par moins de crises cardiaques ou d’AVC", rappellent les chercheurs dans un communiqué.
Fait particulièrement marquant : chez les volontaires avec un taux de CRP supérieur à 10 mg/L – signe d’un risque cardiovasculaire élevé – la réduction annuelle a atteint près de 38 % par rapport au placebo. Les auteurs estiment que cet effet correspond à une baisse de 7 % à 23 % du risque de maladie cardiaque.
Le cacao en gélules pour vieillir en bonne santé ?
L’extrait utilisé contenait 500 mg de flavanols par jour, bien plus qu’une tablette de chocolat. Sans compter que "la plupart des produits chocolatés du commerce sont appauvris en ces composés et enrichis en sucre et en graisses", soulignent les chercheurs. Autrement dit, manger du chocolat ne suffira pas à reproduire ces effets. Mais le cacao en gélules apparaît comme un outil complémentaire, aux côtés de l’activité physique, du sommeil et d’une alimentation équilibrée, pour accompagner un vieillissement en meilleure santé.
Les auteurs restent toutefois prudents : la baisse de CRP ne prouve pas encore une amélioration directe de la longévité, de la mémoire ou de la mobilité. De plus, la population étudiée était essentiellement blanche et en bonne santé, ce qui limite la portée des résultats. "C’est un pas encourageant, mais il faudra plus de recherches pour confirmer l’impact réel sur le vieillissement", concluent-ils.