Santé mentale

Les troubles de sommeil chez les ados viennent-ils... des parents ?

Et si les écrans n’étaient pas les seuls coupables du manque de sommeil chez les ados ? Une étude révèle que les tensions familiales et la santé mentale des parents influencent aussi la qualité de leurs nuits.

  • shironosov / istock
  • 15 Septembre 2025
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    Quand un adolescent peine à sortir du lit le matin, on pointe souvent du doigt les écrans, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo. Pourtant, une étude publiée dans JAMA Network Open remet en question cette explication : les tensions familiales et la santé mentale des parents seraient également liées à la qualité du sommeil des adolescents.

    Une influence parentale bien réelle sur le sommeil

    Des chercheurs de l'Université de Melbourne, en Australie, ont analysé les données de plus de 3.400 enfants suivis pendant quatre ans dans le cadre de l'étude américaine ABCD. Ils ont constaté que les adolescents dont les parents souffraient de troubles psychologiques se couchaient et se levaient plus tard, avec une qualité de sommeil généralement plus faible. "La psychopathologie parentale était associée à une heure de coucher plus tardive, un chronotype plus tardif et une moins bonne qualité de sommeil", expliquent les auteurs dans un communiqué.

    Les conflits récurrents dans le foyer présentent des effets similaires. "Les adolescents vivant dans des foyers à haut niveau de conflit peuvent se tourner vers les écrans pour fuir le stress familial ou gérer des émotions négatives", soulignent les chercheurs. Ce comportement d'évitement, bien que compréhensible, entraîne souvent une exposition excessive aux écrans le soir, ce qui retarde encore l'endormissement.

    L'écran, un facteur parmi d'autres

    Les données ont révélé que l'utilisation accrue des écrans expliquait une partie des liens entre climat familial et sommeil : environ 25 % pour le lien entre conflit familial et chronotype tardif, et 20 % pour celui liant troubles parentaux et même chronotype. Mais d'autres facteurs, comme la régulation émotionnelle, jouent aussi un rôle : les ados moins capables de gérer leurs émotions dormaient moins bien, surtout dans les familles en tension. L'étude a également relevé une tendance intéressante : les filles bénéficiant de plus de chaleur et de soutien parental présentaient un chronotype plus matinal. Ce lien n'était pas observé chez les garçons.

    Ces résultats suggèrent d'élargir notre approche du sommeil adolescent. Si limiter les écrans et instaurer une routine est utile, considérer la santé mentale des parents et la dynamique familiale pourrait renforcer l'efficacité des interventions. Comme le rappellent les chercheurs, "de petits effets à l'échelle individuelle peuvent avoir des implications importantes en santé publique".

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