Dermatologie
Vitiligo : plus de risque de dépression chez les patients ?
Des chercheurs américains ont montré que les personnes, plus particulières noires et hispaniques, atteintes de cette maladie de la peau sont plus susceptibles de présenter des symptômes dépressifs.

- Par Geneviève Andrianaly
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Caractérisé par l’apparition de taches blanches sur la peau, le plus souvent par poussées, le vitiligo est une dermatose liée à un dysfonctionnement du système immunitaire, qui concerne environ 1 % de la population mondiale. Au-delà de ses manifestations cutanées, des recherches ont mis en évidence l'impact psychosocial profond du vitiligo, notamment une diminution de l'estime de soi, une stigmatisation sociale et un risque général accru de dépression. "Cependant, une analyse complète des différences ethniques dans le risque de dépression reste sous-explorée. Étant donné la présentation variée du vitiligo selon la classification de Fitzpatrick pour les types de peau, nous avons évalué le risque différentiel de dépression entre les groupes ethniques afin d'orienter des soins dermatologiques plus personnalisés", ont indiqué des scientifiques de la faculté de médecine David Geffen de l'UCLA (États-Unis).
Le vitiligo est lié à un risque accru de dépression
Dans une étude, parue dans la revue JAAD International, ces derniers ont analysé les dossiers médicaux électroniques du programme "All of Us" des NIH. Parmi les 254.700 personnes dont les données de dossiers étaient analysables, 1.087 adultes souffrant de vitiligo ont été appariés 5.435 volontaires non atteints de vitiligo en fonction de l'âge, du sexe, de l’ethnicité, du niveau d'éducation, du revenu et de l'assurance. Les facteurs de confusion potentiels du lien entre le vitiligo et la dépression, notamment les maladies auto-immunes, les maladies thyroïdiennes, la thyroïdite de Hashimoto et le diabète, ont été pris en compte.
Les résultats ont révélé que le vitiligo était associé à un risque global accru de dépression. Les patients noirs présentaient un risque de dépression plus de deux fois supérieur à celui des participants noirs non atteints de vitiligo. Même observation pour les patients hispaniques. Selon les auteurs, le risque de dépression n'était pas significativement plus élevé chez les personnes blanches atteintes de cette maladie de la peau ou chez celles asiatiques touchées par le vitiligo par rapport aux adultes blancs et asiatiques sans dermatose.