Pression artérielle

Hypertension : comment éviter les erreurs de mesure de la tension

Des chercheurs ont découvert pourquoi certaines mesures de la pression artérielle à l’aide du brassard sont inexactes et comment éviter ces erreurs.

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  • 17 Aoû 2025
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    AVC, maladies cardiaques, infarctus… l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de nombreuses maladies. La diagnostiquer rapidement et efficacement est donc essentiel. Cependant, jusqu'à 30 % des cas d’hypertension pourraient passer inaperçus à cause d’erreurs et d'imprécisions lors de la mesure de la tension.

    Une étude de chercheurs de l’Université de Cambridge permet d’expliquer l’origine des inexactitudes des lectures de pression artérielle basées sur le brassard et comment les éviter. Leurs travaux ont été publiés dans la revue PNAS Nexus, le 12 aout 2025.

    Mesure de la tension artérielle : la pression systolique peut être sous-estimée

    Dans la majorité des cas, la tension artérielle est mesurée avec la méthode auscultatoire. C'est-à-dire l’utilisation d’un brassard muni d'un manomètre qui permet de visualiser la pression exercée par le gonflement de la poche. Kate Bassil, co-auteure de l'étude, confirme que ce type de mesure est une référence en cardiologie. Mais, "elle surestime la pression diastolique, tandis que la pression systolique est sous-estimée".

    Pour comprendre ce phénomène, la chercheuse et ses collègues ont construit un modèle physique simplifié pour isoler et étudier les effets de la pression artérielle en aval, c'est-à-dire la pression artérielle dans la partie du bras située sous le brassard. "Lorsque ce dernier est gonflé et que le flux sanguin vers l'avant-bras est interrompu, une pression en aval très basse se crée", expliquent les experts. Lors des essais en laboratoire, l’équipe a remarqué que cette différence de pression provoque une fermeture prolongée de l'artère pendant le dégonflage du brassard. "Ce qui retarde la réouverture et conduit à une sous-estimation de la pression artérielle". "Nous ne prenons actuellement pas en compte cette erreur lors du diagnostic ou de la prescription des traitements, ce qui, selon les estimations, peut conduire à l'oubli de jusqu'à 30 % des cas d'hypertension systolique", précise Dr Bassil dans un communiqué.

    Hypertension : le geste simple pour réduire les erreurs lors de l'examen

    Les auteurs envisagent plusieurs solutions pour réduire ces erreurs lors de la prise de la pression artérielle. L’une d’elle serait de relever le bras avant la mesure afin de "produire une pression en aval prévisible et donc une sous-estimation prévisible". L’avantage de leur proposition ? Il n’y a pas besoin de nouveaux appareils, simplement de modifier le protocole de la méthode auscultatoire.

    "Cependant, si de nouveaux dispositifs de surveillance de la pression artérielle sont développés, ils pourraient nécessiter des données supplémentaires corrélées à la pression en aval, afin d'ajuster les valeurs « idéales » pour chaque individu. Ces données peuvent inclure l'âge, l'IMC ou les caractéristiques tissulaires", précise l’équipe.

    Les chercheurs espèrent obtenir des financements pour vérifier leurs résultats avec des patients, affiner leurs modèles d'étalonnage et valider leurs effets sur diverses populations.

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    JDF