Liens sociaux

Vivre "simplement" rend plus heureux, mais à une condition

Si vivre simplement, en consommant peu et en privilégiant les expériences, rend plus heureux, c’est avant tout grâce aux liens sociaux que l’on tisse et au partage avec une communauté, bien plus que par le fait de posséder moins, selon une étude.

  • Jacob Wackerhausen / istock
  • 17 Aoû 2025
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    Il ne suffit pas d’avoir moins. Une nouvelle étude de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) montre que le bien-être lié à la "simplicité volontaire" ne vient pas tant du fait de posséder moins, mais surtout de tisser des liens forts avec une communauté. Les chercheurs ont interrogé 1.643 personnes et identifié un facteur clé : la "bienfaisance", c’est-à-dire partager le fruit de son travail au-delà du cercle familial, s’engager dans la vie locale et transmettre ses compétences. C’est ce comportement qui a montré "la relation directe la plus forte avec le bien-être", selon l’étude publiée dans le Journal of Macromarketing.

    Créer du lien pour être heureux

    La simplicité volontaire, telle que définie par les scientifiques, consiste à consommer moins, privilégier les expériences et les relations plutôt que les biens matériels. Cela peut se traduire par cultiver son potager, acheter local, réparer plutôt que remplacer, et surtout partager avec ses voisins, selon un communiqué. Si la possession réduite à son strict nécessaire, la production alimentaire personnelle ou la conservation des ressources n’étaient pas directement liées au bien-être dans le modèle des chercheurs, elles contribuaient indirectement à un mode de vie globalement positif.

    Fait notable : les femmes qui pratiquent cette simplicité volontaire en retirent plus de bénéfices que les hommes, tant sur le plan du bien-être "hédonique" (satisfaction, bonheur) qu'"eudémonique" (accomplissement personnel). Les raisons de cet écart restent floues, mais l’étude souligne qu’il n’est pas lié à l’âge ou au revenu.

    Partager ses ressources

    Plutôt que de se limiter au désencombrement façon Marie Kondo, les auteurs suggèrent de miser sur des activités communautaires : jardins partagés, bibliothèques d’outils, groupes d’échange de savoir-faire ou achats groupés locaux. "Les politiques publiques et les initiatives qui facilitent le partage de ressources peuvent renforcer à la fois le bien-être et la durabilité", concluent les chercheurs.

    A noter que l’étude ne prouve pas une causalité directe, mais révèle un message fort : pour être plus heureux, il ne suffit pas d’avoir moins, il faut surtout partager plus et tisser des liens significatifs avec son entourage.

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    JDF