Psychiatrie

TOC : une nouvelle cause identifiée

Le cerveau n’est pas le seul responsable des troubles obsessionnels compulsifs, les bactéries intestinales pourraient jouer un rôle causal dans cette maladie psychique chronique.

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  • 17 Jul 2025
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    Les obsessions et les compulsions, ce sont les deux types de symptômes qui caractérisent les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Pour l’heure, les causes de cette pathologie psychique chronique sont inconnues. Certaines recherches ont mis en avant le fait que son apparition était liée au fonctionnement du cerveau, plus précisément au dysfonctionnement de certains neuromédiateurs comme la sérotonine, la dopamine ou la vasopressine. Cependant, d’autres travaux ont indiqué un lien potentiel entre le microbiote intestinal et les troubles obsessionnels compulsif. "Le lien de cause à effet exacte reste incertain", selon des chercheurs de l'Université de médecine de Chongqing (Chine).

    TOC : 3 bactéries intestinales accroissent le risque

    Dans le cadre d’une étude, publiée dans la revue Journal of Affective Disorders, ces derniers ont donc voulu explorer l'influence du microbiote intestinal sur le développement du TOC. Pour mener à bien les recherches, l’équipe a utilisé une approche génétique appelée randomisation mendélienne, qui permet de déduire un lien de causalité en analysant les variants génétiques influençant à la fois le TOC et la flore intestinale. Elle a évalué les liens entre les données génétiques et la flore intestinale sur un échantillon de 18.340 personnes, et les liens entre les données génétiques et le TOC sur un échantillon distinct de 199.169 adultes.

    Les scientifiques ont découvert un autre coupable potentiel que le cerveau : les bactéries présentes dans l’intestin. D’après les résultats, trois types de bactéries semblent augmenter le risque de troubles obsessionnels compulsifs. Il s’agit des Bacillales, des Eubacterium et des Lachnospiracées UCG001. Trois autres ont servi de facteur de protection pour les TOC : les Protéobactéries, les Ruminococcacées et les Bilophila. Ces bactéries ont déjà été associées au cerveau.

    "Un nouvel espoir" pour les patients souffrant de TOC

    "Les futures recherches devraient utiliser des modèles longitudinaux et des populations diversifiées pour valider et approfondir ces résultats, ainsi qu'une classification plus approfondie des bactéries et de leurs produits métaboliques, afin de mieux comprendre le rôle du microbiote intestinal dans les TOC",
    ont déclaré les auteurs. À terme, ils espèrent trouver une nouvelle méthode pour traiter ou prévenir les TOC, en contrôlant les bactéries intestinales. "Pour les personnes atteintes de cette maladie, ainsi que pour leurs familles, leurs amis et les cliniciens qui les accompagnent, cela pourrait éventuellement offrir un nouvel espoir."

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    JDF