ADN

Et si la génétique influençait la durée des pleurs de votre bébé ?

La fréquence et la durée des pleurs d'un nourrisson ainsi que sa capacité à se calmer au cours des premiers mois de vie est largement influencée par sa génétique.

  • Konstantin Aksenov/iStock
  • 09 Jul 2025
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    Votre nouveau-né pleure pendant des heures alors que ce n’est pas le cas de celui de votre ami ou votre frère qui se calme facilement ? Cela serait lié à son ADN, selon une nouvelle étude publiée dans la revue JCPP Advances. Pour parvenir à cette découverte, des chercheurs de l’université d'Uppsala et du Karolinska Institutet (Suède) se sont intéressés aux influences génétiques et environnementales sur le sommeil et la régulation comportementale, tous deux vitaux pour un développement précoce et sain.

    À 5 mois, 70 % de l'intensité des pleurs est influencée par la génétique

    Dans le cadre des recherches, l’équipe a utilisé les réponses d’un questionnaire auquel ont répondu les parents de 998 jumeaux. Les mères et les pères ont été interrogés sur le sommeil, les pleurs et la capacité à se calmer de leurs enfants lorsqu’ils avaient deux mois, puis à cinq mois. L'intérêt d'étudier les jumeaux réside dans le fait qu'ils partagent des facteurs importants, tels que l'environnement familial, la situation familiale et le statut socio-économique. "En outre, des scores polygéniques ont été obtenus pour une série de comportements liés au sommeil, ainsi que pour des troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux."

    Selon les résultats, les pleurs sont en grande partie déterminés par la génétique. À deux mois, la génétique explique environ 50 % de l'intensité des pleurs. À cinq mois, elle explique jusqu'à 70 % de la variation. Leur capacité à se calmer à cinq mois était aussi influencée par la génétique. D’après les auteurs, le pourcentage restant, non expliqué par la génétique, s'explique par "l'environnement unique". Il s’agit de facteurs liés à l'environnement ou à la situation de vie de l'enfant, propres à chaque enfant et qui ne peuvent être identifiés précisément à partir des réponses au questionnaire. "Pour les parents, il peut être réconfortant de savoir que les pleurs de leur enfant sont en grande partie liés à la génétique et qu'ils disposent eux-mêmes de peu de moyens pour influencer l'intensité des pleurs", a déclaré Charlotte Viktorsson, qui a dirigé les recherches.

    Les facteurs environnementaux affectent principalement le nombre de réveils nocturnes

    Ensuite, les scientifiques ont analysé le nombre de réveils nocturnes des enfants. Dans ce cas, la génétique jouait un rôle moins important. Le nombre de réveils nocturnes était principalement influencé par des facteurs environnementaux, notamment les habitudes de sommeil et l'environnement dans lequel l'enfant dort. "À deux mois, la rapidité d'endormissement du nourrisson était principalement due à l'environnement, mais à cinq mois, la génétique avait pris une certaine importance. Cela reflète le développement rapide des nourrissons et pourrait indiquer que les efforts des parents pour calmer leur enfant pourraient avoir un impact plus important au cours des premiers mois", a expliqué l’auteure principale des travaux. Cependant, il est difficile de tirer des conclusions sur l'efficacité des interventions à partir de ce type d’étude observationnelle.

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    JDF