Asymétrie

Parkinson : le côté de l’apparition de la maladie révèle son évolution

Les signes moteurs survenant à droite sont associés à un déclin cognitif, tandis que ceux situés à gauche sont liés à des troubles psychiatriques.

  • Chainarong Prasertthai/iStock
  • 08 Jul 2025
  • A A

    Tremblements, lenteur des mouvements, rigidité musculaire, troubles cognitifs, fatigue… La maladie de Parkinson se manifeste par divers symptômes, qui sont fluctuants et ne touchent d'abord qu’un côté (droit ou gauche) du corps. Selon l’Assurance Maladie, ce n'est que dans un deuxième temps qu'ils deviennent bilatéraux, mais ils restent toujours asymétriques, plus prononcés d'un côté que de l'autre. Dans une récente étude, publiée dans la revue npj Parkinson's Disease, des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont voulu comprendre comment le côté affecté influence l’évolution de la pathologie.

    Parkinson : le côté d’apparition des premiers signes influence les symptômes cognitifs et émotionnels

    Pour mener à bien les travaux, ces derniers ont passé en revue 80 recherches, parues au cours des cinq dernières décennies, afin d’explorer la manière dont les symptômes moteurs latéralisés affectent les résultats non-moteurs dans la maladie de Parkinson, y compris la cognition, l'émotion et la santé psychiatrique. Les résultats ont montré que les patients présentant des symptômes moteurs du côté droit (signes de dysfonctionnement de l'hémisphère gauche du cerveau présentaient un déclin cognitif plus global et un risque de démence plus élevé, tandis que ceux présentant des symptômes du côté gauche (dysfonctionnement de l'hémisphère droit) étaient plus souvent confrontés à des problèmes psychiatriques, tels que la dépression, l'anxiété et l'altération de la reconnaissance des émotions. "Les déficits visuospatiaux sont systématiquement liés aux symptômes gauches, ce qui correspond à un dysfonctionnement de l'hémisphère droit."

    Face à ces résultats, l’équipe souligne l’importance d’intégrer systématiquement cette variable symptomatique dans le processus diagnostique afin d’assurer une prise en charge personnalisée de chaque patient. "L'asymétrie motrice peut affecter les réponses au traitement, comme les résultats de la stimulation cérébrale profonde. (…) La prise en compte de ce facteur permettrait une réelle anticipation et orienterait les patients vers des thérapies ciblées en fonction de leur profil parkinsonien spécifique", a déclaré Philippe Voruz, auteur de l’étude, qui espère trouver comment mesurer de manière fiable l'asymétrie de la maladie à partir de symptômes observables et déterminer si des tendances similaires peuvent être observées dans d'autres troubles associés à la maladie de Parkinson.

    Le cérumen pour diagnostiquer la maladie de Parkinson

    Dans le cadre d’une autre recherche, publiée dans la revue Analytical Chemistry, des scientifiques de l’université de Zhejiang (Chine) ont mis en avant le fait que le cérumen pouvait être utilisé pour dépister la maladie de Parkinson. Afin de parvenir à cette conclusion, ils sont partis d’un constat fait dans de précédents travaux : le sébum des personnes atteintes de la maladie de Parkinson peut avoir une odeur caractéristique, car les composés organiques volatils (COV) libérés par le sébum sont altérés par la progression de la maladie, notamment la neurodégénérescence, l'inflammation systémique et le stress oxydatif.

    Pour identifier les composés organiques volatils potentiellement liés à la pathologie dans le cérumen, les auteurs ont prélevé des échantillons dans les conduits auditifs de 209 personnes et les ont analysés. Quatre des COV trouvés dans le cérumen des personnes atteintes de la maladie de Parkinson étaient significativement différents de ceux des personnes non atteintes. L’équipe a conclu que ces quatre COV, dont l'éthylbenzène, le 4-éthyltoluène, le pentanal et le 2-pentadécyl-1,3-dioxolane, sont des biomarqueurs potentiels de l’affection. "D'autres améliorations du modèle de diagnostic pourraient ouvrir la voie à une nouvelle solution prometteuse de diagnostic de la maladie de Parkinson et à l'utilisation clinique d'un dispositif de diagnostic de la pathologie au chevet du patient."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF