Bronchopneumopathie chronique obstructive

BPCO : la maladie silencieuse qui a bouleversé la vie d’Emilie

Frappant Emilie à l’âge de 29 ans, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique due à une inflammation et une obstruction progressive des bronches. Sa principale cause est le tabagisme.

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  • 08 Jul 2025
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    "J’ai cru que ce n’était pas si grave." C’est par ces mots qu’Emilie Dacher, 39 ans, raconte le choc du diagnostic. Il y a dix ans, cette mère de famille de Tinchebray (Orne) apprend qu’elle est atteinte de la BPCO, ou bronchopneumopathie chronique obstructive, une maladie respiratoire chronique méconnue mais largement répandue.

    Traitée à tort pour de l’asthme

    "Cette maladie, personne ne la connaît, alors qu’elle est la troisième cause de mortalité au monde et gagne encore du terrain", alerte-t-elle auprès du site Actu.fr. Aujourd’hui, elle se bat pour la faire connaître, grâce à son association Respi'Ré.

    Longtemps mal diagnostiquée, Emilie se souvient d’avoir été "abandonnée par les pneumologues", traitée à tort pour de l’asthme. C’est par hasard qu’elle apprend qu’elle souffre d’une BPCO au stade 2. "J'ai compris que c'était grave quand j'ai vu des malades plus avancés."

    Malgré la fatigue, Emilie a aujourd'hui "la chance de vivre presque normalement". Mais une question la hante : la maladie est-elle héréditaire ? Aucun test n’a encore été proposé pour ses enfants, et trouver un spécialiste est un parcours du combattant dans sa région.

    Une maladie chronique sous-diagnostiquée

    En France, la BPCO touche environ 7,5 % de la population adulte, soit 3,5 millions de personnes, et provoque quelque 18.000 décès chaque année. Sauf qu’elle reste largement sous-diagnostiquée : entre 60 % et 90 % des malades ignoreraient leur condition. Elle se manifeste par une toux chronique, des crachats et un essoufflement progressif. Dans les formes avancées, elle peut provoquer une destruction des alvéoles pulmonaires (emphysème) et une insuffisance respiratoire chronique, selon l'Assurance Maladie.

    Dans plus de 80 % des cas, le tabagisme en est la cause principale. Mais d’autres expositions professionnelles (poussières, fumées, gaz) ou environnementales (pollution, chauffage au bois) sont également en cause. L’hérédité joue un rôle dans certains cas rares. D’après une étude publiée dans le JAMA en 2023, la prévalence mondiale pourrait atteindre 600 millions de cas en 2050. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la BPCO deviendra même la troisième cause de décès dans le monde d’ici 2030, après les arrêts cardiaques et les AVC.

    Si la BPCO ne se guérit pas, sa prise en charge ralentit son évolution et peut inverser certains symptômes. Un dépistage précoce, un traitement adapté – à commencer par l’arrêt du tabac mais aussi la vaccination et les médicaments – et une meilleure information restent donc essentiels.

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    JDF