Drees

Forte baisse de la mortalité… mais de quoi meurt-on en France ?

Une étude, précisant les principales causes de décès dans l’Hexagone, montre que le taux de mortalité a, pour la première fois, atteint un niveau inférieur à celui de 2019.

  • frederique wacquier/iStock
  • 08 Jul 2025
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    "Une mortalité historiquement basse en 2023", c’est le constat fait par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc-Inserm) et Santé Publique France. Dans une nouvelle étude publiée récemment, les autorités ont analysé les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2023.

    Plus de 60 % de la baisse de la mortalité est portée par une réduction des décès liés à la Covid-19

    Selon les chiffres, 637.082 personnes sont décédées en 2023 sur le territoire, soit 36.000 décès de moins qu’en 2022. Au total, 53 % des décès ont lieu en établissement de santé (public ou privé) et 24 % à domicile. Le taux de mortalité standardisé, qui tient compte du vieillissement de la population, est de 828,3 décès pour 100.000 habitants. Celui-ci diminue de presque 60 décès pour 100.000 habitants par rapport à 2022 et atteint un niveau inférieur à celui de 2019. "Ce niveau de mortalité, historiquement bas en 2023, est observé dans la grande majorité des pays européens." Dans le détail, plus de 60 % de la réduction des décès s’explique par la baisse de la mortalité due à la Covid-19. Le rapport montre également des diminutions de moindre ampleur s’observent aussi pour la majorité des grandes causes. En revanche, "la mortalité due à des maladies de l’appareil respiratoire et celle due à des maladies infectieuses et parasitaires sont en légère hausse."

    De quoi les Français sont-ils morts en 2023 ?

    Une analyse plus poussée révèle qu’en 2023, les tumeurs sont la première cause de mortalité chez les hommes comme chez les femmes. Plus précisément, 27 % des décès sont liés aux cancers. La mortalité par tumeur connaît une hausse tendancielle pour le cancer du pancréas et ceux du poumon, des bronches et de la trachée chez les femmes. Chez les enfants, les tumeurs constituent la deuxième cause de mortalité, avec un taux estimé à 397,6 pour 100.000 enfants de moins d’un an et à 10,8 pour 100.000 chez les tout-petits âgés de 1 à 14 ans.

    Dans la liste des causes de décès chez les adultes, on retrouve ensuite les maladies cardio-neurovasculaires, telles que l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’insuffisance cardiaque. Elles ont provoqué plus d’un cinquième des décès (21,4 %). "En 2023, les taux de mortalité dus aux maladies cardio-neurovasculaires, aux maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, aux maladies de l’appareil digestif, aux maladies génito-urinaires et aux causes externes (chutes accidentelles, accidents de la vie courante) restent plus élevés que ce que suggérait la prolongation de la tendance d’avant crise Covid-19", peut-on lire dans l’étude.

    Mortalité : des disparités territoriales observées

    Autre point souligné par les autorités : des disparités territoriales en termes de mortalité. Et pour cause, le nombre de décès est plus élevé qu’attendu dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Cette légère aussi est aussi observée, mais dans une moindre mesure dans le nord et l’est de la France métropolitaine. "Ces disparités territoriales sont plus marquées pour les maladies cardio-neurovasculaires que pour les tumeurs. En particulier, on décède davantage de maladies cardio-neurovasculaires et moins de tumeurs dans les DROM qu’en France métropolitaine (sauf à Mayotte). De fortes disparités régionales et départementales s’observent aussi pour les maladies infectieuses, endocriniennes, respiratoires, et la Covid-19. Au contraire, on décède autant de maladies du système nerveux dans chaque région."

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    JDF