Troubles mentaux

TDAH : il y aurait des enfants plus à risque au sein d’une même classe

Dans une même classe d’élèves, certains enfants auraient davantage tendance à être diagnostiqués d’un trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), entre autres troubles mentaux, selon des chercheurs norvégiens.

  • gpointstudio / istock
  • 07 Jul 2025
  • A A

    C’est une différence en apparence anodine, mais qui pourrait avoir un impact profond sur la santé mentale des plus jeunes. Une vaste étude norvégienne, publiée dans la revue BMJ Paediatrics Open, alerte sur un phénomène méconnu mais récurrent : les enfants nés en octobre, novembre ou décembre reçoivent plus fréquemment un diagnostic de trouble mental que leurs camarades nés en début d'année.

    Troubles de l’attention, du langage, de la motricité...

    Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l'Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) ont analysé les données de plus d'un million d'enfants et adolescents norvégiens âgés de 4 à 17 ans, nés entre 1991 et 2012. Leur objectif ? Identifier les "effets de l'âge relatif", soit l'influence de la date de naissance sur la fréquence des diagnostics psychiatriques.

    Selon Christine Strand Bachmann, chercheuse au département de santé publique et de soins infirmiers de la NTNU, les résultats sont clairs : "Les plus jeunes de chaque classe sont plus souvent diagnostiqués avec une maladie mentale que les plus âgés." Selon un communiqué, les cas les plus marqués concernent le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité), avec une incidence augmentée de 20 à 80 % chez les enfants nés en fin d'année, selon qu'ils soient nés à terme ou prématurément.

    La recherche montre également une tendance similaire pour d'autres troubles neuropsychiatriques, notamment les retards dans le langage, les apprentissages ou la motricité. Mais le constat est encore plus alarmant pour les filles nées prématurément en fin d'année : elles présentent un risque significativement plus élevé de troubles émotionnels, comme l'anxiété, la dépression ou les troubles de l'adaptation.

    Une question de maturité plus que de pathologie ?

    Ces différences pourraient en réalité refléter des décalages de maturité plutôt que de véritables troubles psychiatriques. Comme le souligne la chercheuse, "le système scolaire ne parvient pas à répondre aux besoins d'enfants dont le comportement, bien que normal, est simplement plus immature".

    Face à ce constat, les auteurs suggèrent des mesures adaptées : une plus grande flexibilité dans la date d'entrée à l'école ou des soutiens supplémentaires pour les plus jeunes. Des pistes qui pourraient permettre de réduire les diagnostics prématurés et de mieux accompagner les enfants dans leur développement.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF