Médicament

Santé des séniors : les dangers de la surprescription de médcaments

La polypharmacie inappropriée, c’est-à-dire la prise excessive ou injustifiée de plusieurs médicaments, est l’un des principaux facteurs d'admission aux urgences chez les personnes de 65 ans et plus. 

  • Daisy-Daisy/iStock
  • 05 Jul 2025
  • A A

    Avoir plusieurs traitements peut être dangereux pour les seniors. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Age and Ageing, la polypharmacie inappropriée, c’est-à-dire la prise excessive ou injustifiée de plusieurs médicaments, est le principal facteur de risque d'admission aux urgences chez les personnes de 65 ans et plus. 

    Un phénomène lié au vieillissement

    Pour beaucoup de pathologies, l’âge est un important facteur de risque. En vieillissant, certaines personnes peuvent suivre différents traitements sur le long terme, pas toujours bien pris ou renouvelés comme il le faudrait. Lors de leur étude, les scientifiques ont donc voulu mesurer le risque de la polypharmacie inappropriée pour les seniors. 

    Avec un nombre croissant de personnes âgées suivant des régimes médicamenteux complexes, nous avons besoin de moyens proactifs pour réduire les hospitalisations d'urgence évitables”, explique Robert Olender, premier auteur de l’étude.

    Lors de leurs travaux, les scientifiques ont développé trois modèles d’apprentissage automatique. Ceux-ci étaient capables de prédire, avec une précision d'environ 75 %, le risque d’hospitalisation en urgence d’une personne âgée dans les 30 jours. Le risque était déterminé en fonction du facteur. 

    L’effet cumulatif des médicaments augmente le risque d’hospitalisation en urgence

    Ainsi, les chercheurs ont pu constater que l’indice de charge médicamenteuse était le facteur de risque le plus systématique et donc le plus important. Cet indicateur permet de mesurer l’effet cumulatif des médicaments aux propriétés sédatives et anticholinergiques. Autrement dit, l’impact du nombre de traitements suivis. Parmi les autres facteurs, les auteurs notent la mobilité réduite, les antécédents de fractures et de chutes, le tabagisme et une consommation excessive d'alcool.

    Avec leurs modèles d’apprentissage, les chercheurs envisagent de mettre au point une application pour déterminer le risque d’hospitalisation en fonction des médicaments et des habitudes de vie des patients. Cet outil pourrait aider les médecins à détecter les seniors les plus à risque et agir en amont, en adaptant notamment leurs prescriptions.

    Face au vieillissement de la population mondiale, la lutte contre la polypharmacie inappropriée est devenue une priorité de santé publique essentielle, conclut Robert Oleder. Notre objectif est de transformer les résultats de l’étude en un outil efficace pour favoriser une prescription plus sûre et améliorer les soins aux personnes âgées.”

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF