Diabète de type 2
On sait comment le stress lié à une mauvaise alimentation favorise le diabète
Des chercheurs ont découvert un gène qui – activé par le stress oxydatif – endommage les cellules pancréatiques responsables du contrôle de la glycémie, augmentant ainsi le risque de diabète.

- Par Sophie Raffin
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- Suriyawut Suriya/istock
"Le diabète de type 2 survient lorsque les cellules β du pancréas, qui sécrètent de l'insuline pour réguler la glycémie, sont altérées en raison d'un stress prolongé causé par de mauvaises habitudes alimentaires, une condition connue sous le nom de stress oxydatif", explique Naoki Harada de l'université métropolitaine d'Osaka dans un communiqué. Mais comment ce stress peut jouer un rôle ? Le chercheur japonais a désormais la réponse.
Avec son équipe, il a identifié un gène, sensible au stress oxydatif, qui conduit les cellules pancréatiques à mal fonctionner. L'étude a été publié dans la revue Journal of Biological Chemistry en juin 2025.
Diabète de type 2 : un gène activé par le stress oxydatif mis en cause
Pour mieux comprendre comment le diabète de type 2 survient, les scientifiques se sont penchés sur un gène de réponse au stress appelé REDD2. Ce dernier est activé lorsque les cellules sont sous pression et est censé les aider à gérer le stress. En l’étudiant de près, l’équipe a découvert que l’activité de REDD2 augmentait entre autres quand les cellules bêta du pancréas étaient soumises à des taux élevés de glucose et d’acides gras.
De plus, lorsque les niveaux de REDD2 diminuent rapidement, les cellules pancréatiques parviennent à reprendre un fonctionnement normal sans atteinte sur l'organe. En revanche, si l’activité reste élevée de façon prolongée ou augmente, le taux de mort cellulaire au niveau du pancréas grimpe aussi. Ce qui favorise l'apparition de dysfonctionnements lors de la régulation de la glycémie.
Des expériences menées sur des souris n'ayant pas de gène REDD2 vont dans le sens de cette observation. Les rongeurs affichaient un meilleur contrôle de la glycémie que les autres lorsqu'ils étaient nourris avec un régime riche en graisses ou exposées à des substances induisant le diabète. Ces animaux avaient aussi un plus grand nombre de cellules bêta saines et produisaient davantage d'insuline.
Gène REDD2 et diabète : vers de nouveaux traitements ?
"Nous avons découvert que la suppression de l’expression de REDD2 protège les cellules β des dommages, même en cas de stress dû à une suralimentation, empêchant ainsi l’apparition du diabète", note Naoki Harada, auteur principal de l’étude. Il assure que cette découverte pourrait aider à repérer plus rapidement les personnes à risque de diabète de type 2.Par ailleurs, il ajoute que ces "résultats fournissent des preuves que REDD2 est une cible thérapeutique potentielle pour le traitement du diabète de type 2".