Pédiatrie

Le microbiome du bébé peut protéger contre les infections virales plus tard dans l’enfance

Certaines bactéries présentes dans l’intestin des nouveaux-nés réduisent le risque d’infection virale des voies respiratoires inférieures jusqu’à leur deux ans. 

  • mmpile/istock
  • 08 Jun 2025
  • A A

    Dès la naissance, des bactéries colonisent les intestins pour former le microbiome. Cet écosystème composé de millions de microbes est lié au système immunitaire. Dans une recherche récente, publiée dans The Lancet Microbe, des chercheurs britanniques révèlent que sa composition lors de la première semaine de vie d’un nouveau-né est liée au risque d’infection virale plus tard. 

    Infection virale : la plus vaste étude britannique sur le microbiome des bébés 

    Selon ces scientifiques du Wellcome Sanger Institute et de l'University College London (UCL), il s’agit de "la plus grande étude jamais réalisée sur le microbiome des bébés au Royaume-Uni". L'équipe a travaillé à partir du séquençage du génome de 1.082 nouveaux-nés et de l'analyse d'échantillons de selles. Grâce à leurs dossiers médicaux, ils ont pu suivre leur état de santé en comptabilisant les admissions à l'hôpital jusqu'à l'âge de deux ans. Leur objectif était de comprendre comment les bactéries intestinales dites pionnières, soit celles acquises au cours de la première semaine de vie, pouvaient affecter la santé dans la petite enfance. 

    La composition du microbiome influe sur le risque d'infection virale des voies respiratoires inférieures 

    Les chercheurs ont constaté que certains bébés nés par voie basse, présentant une quantité plus élevée de bactéries pionnières B. longum dans leur microbiome intestinal précoce, ainsi que d'autres espèces de Bifidobacterium et de bactéroides, comme B. bifidum et B. dorei, avaient un risque plus faible d'hospitalisation pour une infection des voies respiratoires inférieures (IVRI) par rapport aux autres bébés. "Ce résultat a été observé même après la prise en compte de facteurs importants, tels que la prise d'antibiotiques et l'alimentation des bébés au lait maternel, au lait artificiel ou aux deux", indiquent-ils. Les scientifiques britanniques soulignent que la composition microbiologique des bébés nés par voie basse n'était pas toujours identique. Deux groupes de bébés, nés par voie basse et par césarienne, présentaient un risque plus élevé d'hospitalisation pour une IVRI en comparaison à ceux du groupe B. longum.  

    Microbiome et infection virale : d'autres études devront confirmer le lien de causalité

    "Bien qu'observatoires, nos résultats indiquant que certains microbiomes infantiles sont liés à un risque moindre d'infection respiratoire virale pendant l'enfance sont frappants et nouveaux", souligne le professeur Nigel Field, auteur principal de l'étude à l’UCL. Cette étude montre uniquement une corrélation entre la composition du microbiome et le risque d’infection respiratoire, et d’autres travaux seront nécessaires, avec des échantillons plus vastes, pour prouver l’existence d’un lien de cause à effet.

    "Notre étude s'ajoute aux preuves croissantes selon lesquelles les bactéries intestinales pionnières acquises en début de vie pourraient influencer la santé plus tard, soulignant comment les microbes intestinaux pourraient nous protéger des infections et d'autres maladies, précise toutefois le Dr Trevor Lawley, auteur principal de l'étude au Wellcome Sanger Institute. Dès les premiers jours de notre vie, notre microbiome est déjà un écosystème florissant qui se développe et s'adapte à notre vieillissement. Différents types de bactéries intestinales infantiles peuvent offrir différents bienfaits, et leur compréhension pourrait ouvrir la voie au développement de probiotiques infantiles ciblés pour soutenir le développement précoce du microbiome."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.