Émotions

Procrastination du sommeil : avez-vous une personnalité "couche tard" ?

Repousser l’heure du coucher est associé chez les jeunes adultes à des traits de personnalité spécifiques, notamment des tendances dépressives.

  • DedMityay/istock
  • 05 Jun 2025
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    Si tous les jours vous vous promettez de vous coucher tôt… et que le soir venu finalement, vous tardez à vous mettre au lit, cela en dit beaucoup sur votre personnalité et votre santé mentale.

    Une étude qui sera dévoilée lors du congrès SLEEP 2025 tenu du 7 au 11 juin à Seattle, démontre que le fait de repousser l'heure du coucher est lié à des traits de personnalité, comme des tendances dépressives, chez les jeunes adultes.

    Névrosisme accru et extraversion moindre chez les procrastinateurs du coucher

    Pour mieux comprendre le phénomène de procrastination du sommeil, les chercheurs ont demandé à 390 jeunes adultes âgés en moyenne de 24 ans de remplir un questionnaire chronotypique afin d'évaluer s'ils étaient "du soir" ou "du matin". Ils ont également dû répondre à des questions évaluant cinq traits de personnalité : névrosisme (aussi appelé neuroticisme), extraversion, ouverture d'esprit, amabilité et sérieux. En parallèle, les participants ont tenu un journal de sommeil pendant 14 jours. Son objectif était d’évaluer leur tendance à repousser le moment où ils allaient se coucher.

    L’analyse des différentes données recueillies met en lumière une association entre la procrastination au coucher et un névrosisme accru ainsi qu’un sérieux et une extraversion moindres.

    "Notre étude a démontré que les personnes qui ont l'habitude de procrastiner l'heure du coucher étaient en réalité moins susceptibles de rechercher des activités stimulantes, engageantes ou agréables", ajoute l'auteur principal, Steven Carlson du département de psychologie de l'Université de l'Utah à Salt Lake City. "Au contraire, les personnes qui procrastinent l'heure du coucher, ont rapporté des expériences émotionnelles compatibles avec la dépression, confirmant notamment une tendance à éprouver des émotions négatives et à manquer d'expériences émotionnelles positives."

    Gérer les émotions négatives pour favoriser le sommeil

    La tendance à retarder l'heure du coucher en l'absence d'obligation extérieure réduit les chances de dormir suffisamment, et par effet domino augmente les risques de développer plusieurs troubles et maladies. Ainsi, pour le chercheur et son équipe, il serait intéressant de cibler les adeptes de la procrastination du sommeil afin de les aider à mettre un terme à cette habitude pouvant causer des problèmes de santé.

    "La procrastination au coucher est non seulement associée à une mauvaise planification, à un manque d'autodiscipline et à des problèmes de gestion du temps, mais aussi potentiellement à des difficultés à gérer les émotions négatives et l'anxiété avant le coucher", souligne le chercheur dans un communiqué. "Compte tenu de l'omniprésence de ce comportement et de son impact sur la qualité du sommeil, nous espérons étendre cette recherche afin de déterminer si la réduction des émotions négatives avant le coucher peut constituer un traitement efficace contre la procrastination au coucher."

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