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Et si les dinosaures nous aidaient à guérir le cancer...

Les nouvelles techniques utilisées pour analyser les tissus mous dans les fossiles de dinosaures pourraient être la clé de nouvelles découvertes sur le cancer.

  • Orla/istock
  • 03 Jun 2025
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    Un dinosaure appelé Telmatosaurus transsylvanicus qui a vécu il y a entre 66 et 70 millions d'années dans le bassin de Hateg (l'actuelle Roumanie), pourrait nous aider à faire un pas important dans la lutte contre le cancer. En étudiant des fossiles de cet herbivore de la fin du Crétacé, des chercheurs d’Anglia Ruskin University (ARU) et d’Imperial College London ont découvert des structures ressemblant à des globules rouges.

    Selon leurs travaux publiés dans la revue Biology, ces nouveaux éléments pourraient apporter des informations précieuses sur les maladies préhistoriques… mais également sur le cancer.

    Des globules rouges de dinosaures pourraient détenir des secrets sur le cancer

    Les scientifiques ont étudié les tissus mous de fossiles de Telmatosaurus transsylvanicus à l’aide d’une nouvelle technique appelée microscopie électronique à balayage (MEB). Elle a permis de repérer des structures de faible densité ressemblant à des globules rouges dans l'os fossilisé. "Ces résultats soulèvent la possibilité que les tissus mous et les composants cellulaires soient plus communément préservés dans les vestiges anciens qu’on ne le pensait auparavant", précisent les chercheurs dans leur communiqué.

    Selon eux, cette nouvelle technologie pourrait aider à identifier des protéines et des biomarqueurs préservés dans des tissus mous fossilisés. Ce qui permettrait de "mieux comprendre les maladies qui ont affecté les créatures préhistoriques, notamment le cancer" et influencerait "les futurs traitements pour les humains".

    En effet, une étude précédente avait mis en lumière des preuves de cancer chez les Telmatosaurus transsylvanicus, "indiquant ses profondes racines évolutives".

    Étudier les tissus mous fossilisés pour mettre en lumière l’évolution des maladies

    "Les dinosaures, en tant qu’organismes de grande taille et à longue durée de vie, constituent un cas convaincant pour étudier la façon dont les espèces ont géré la susceptibilité et la résistance au cancer pendant des millions d’années, explique l’auteur principal Justin Stebbing, professeur de sciences biomédicales à l'Université Anglia Ruskin. Les protéines, en particulier celles présentes dans les tissus calcifiés comme les os, sont plus stables que l'ADN et moins sensibles à la dégradation et à la contamination. Elles constituent donc des candidates idéales pour l'étude de maladies anciennes, dont le cancer, dans des spécimens paléontologiques."

    De plus, "contrairement aux structures squelettiques seules, les tissus mous contiennent des protéines qui fournissent des informations moléculaires pouvant révéler les mécanismes biologiques sous-jacents de la maladie", ajoute l’expert.

    Ainsi, aussi bien pour l’avancée de la paléontologie que pour la médecine, les auteurs appellent à donner la priorité à la collecte et à la préservation des tissus mous fossilisés, plutôt qu’aux seuls squelettes de dinosaures, "car les progrès futurs des techniques moléculaires permettront de mieux comprendre l’évolution des maladies".

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