Longévité
Une espérance de vie plus longue quand on vit près de la mer
Selon une nouvelle étude, vivre à proximité de l’océan ou de la mer augmente l’espérance de vie, tandis que la proximité avec des eaux intérieures pourrait la réduire, notamment en ville.

- Par Diane Cacciarella
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- CAHKT/iStock
Et si vivre près de la mer vous faisait vraiment vivre plus longtemps ? Des chercheurs ont découvert que les personnes qui habitent à proximité de la grande bleue ou de l’océan ont une espérance de vie plus longue. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Environmental Research.
4 mois d’espérance de vie en plus quand on vit près de la mer
Dans leur étude, les scientifiques ont cherché à mesurer l’impact de la présence d’un point d’eau près du lieu de résidence sur l’espérance de vie. Plus précisément, ils ont comparé les personnes vivant en bord de mer ou d’océan à celles installées près d’eaux intérieures : rivières, estuaires, canaux, lacs ou autres plans d’eau.
Pour cela, les scientifiques ont analysé les données, collectées entre 2010 et 2015, de plus de 66.000 secteurs de recensement aux États-Unis. Ils ont complété ces informations avec celles de plusieurs autres sources nationales.
Ainsi, plusieurs critères ont été retenus par les chercheurs : l’espérance de vie, la proximité avec les eaux côtières (à 0,20 ou 50 kilomètres), la présence d’eaux intérieures situées à moins de 10 ou 20 kilomètres carrés du lieu de vie, la pollution atmosphérique, les caractéristiques du terrain (relief, altitude, accessibilité…), les températures, la sécheresse, ou encore des données socio-économiques, comme les revenus et les informations démographiques.
Toutes ces données ont ensuite été analysées par un logiciel statistique. En moyenne, l’espérance de vie était de 78,3 ans dans l’ensemble des secteurs de recensement. Mais elle était plus élevée chez les personnes habitant près de zones côtières - de 0,32 an, soit environ environ 4 mois.
En ville, une moins bonne espérance de vie près des eaux intérieures
En moyenne, vivre à proximité près d’eaux intérieures était associé à une réduction de l’espérance de vie de 0,14 an, soit environ 1,7 mois. Mais ce chiffre cache de grandes différences entre la ville et la campagne. Les citadins qui vivent près de grandes étendues d'eau intérieures ont une espérance de vie diminuée (−0,39 an, soit 5 mois environ) à cause de la pollution notamment, ce qui n’est pas le cas de ceux qui vivent à la campagne : +0,22 an, soit 2,5 mois.
Pour comprendre ces impacts, les scientifiques ont analysé les différences entre les zones côtières et celles proches des eaux intérieures. Contre toute attente, les premières comptaient moins de journées très chaudes dans l’année et de terres sèches, avaient une meilleure qualité de l’air et peu de reliefs, ce qui facilite les déplacements, notamment vers les lieux de soins. En moyenne, les habitants avaient aussi des revenus plus élevés et un meilleur niveau de vie.
Les scientifiques se sont aussi penchés sur la densité de population. Celle-ci n’avait pas le même impact en ville et à la campagne. Dans les zones urbaines, une forte concentration de population augmentait l’espérance de vie de 6 mois environ. À l’inverse, dans les milieux ruraux, la densité était très négative avec une réduction du nombre d'années de vie de 9,73 ans.
La mer et l’océan ont donc plusieurs atouts pour notre santé, ce qui n’est pas toujours le cas des eaux intérieures. Les auteurs espèrent que leurs résultats seront pris en compte par les décideurs politiques et les urbanistes pour que, bientôt, tout le monde puisse vivre dans une zone bénéfique pour la santé.