Déclin cognitif

Comment la solitude chronique affecte le cerveau des jeunes

Une étude américaine révèle que la solitude chronique chez les jeunes adultes pourrait freiner les capacités cognitives, voire signaler un risque de déclin précoce.

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  • 31 Mai 2025
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    Et si le sentiment de solitude, lorsqu'il s'installe durablement, compromettait notre santé cognitive bien plus tôt qu'on ne l'imagine ? C'est ce que suggère une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Université Penn State (Etats-Unis), qui met en garde contre les effets à long terme de la solitude chronique chez les jeunes et les adultes d'âge moyen.

    Quand la solitude devient un frein pour le cerveau

    Publiée dans la revue BMC Public Health, cette étude a suivi 172 participants âgés de 25 à 65 ans, pendant deux ans. Tous ont été soumis à des tests cognitifs via des jeux sur smartphone, à raison de cinq fois par jour sur deux semaines, et ce, trois fois au cours de l'étude. Résultat : seuls ceux qui n'étaient pas touchés par la solitude chronique montraient une amélioration de leurs performances cognitives. À l'inverse, les participants chroniquement seuls stagnaient. "La solitude est naturelle et universelle, mais lorsqu'elle devient chronique, elle peut nuire à la santé cognitive", résume Jee eun Kang, auteure principale de l'étude, dans un communiqué.

    D'après Martin Sliwinski, co-auteur et directeur du Penn State Center for Healthy Aging, "le fait de ne pas progresser lors de tests cognitifs répétés peut révéler un dysfonctionnement cognitif, et même préfigurer des troubles neurodégénératifs précoces". Autrement dit, la solitude persistante pourrait être un marqueur précoce de déclin cognitif.

    Des solutions pour briser l'isolement

    Cette recherche est l'une des premières à suivre l'évolution cognitive de jeunes adultes sur le long terme. Elle rappelle l'importance de cultiver très tôt des habitudes favorables au cerveau. "Il n'est jamais trop tard pour épargner pour sa retraite, mais plus vous commencez tôt, mieux c'est. Il en va de même pour votre santé cognitive et sociale", illustre Sliwinski.

    Selon les scientifiques, la clé réside dans l'intentionnalité : planifier des moments avec les autres, être pleinement présent lors des interactions. Kang ajoute : "Les personnes chroniquement seules sont souvent plus anxieuses socialement ou ont une vision négative de leurs relations". Elle encourage chacun à surmonter ces difficultés : "Demander de l'aide ou chercher à créer du lien est une compétence essentielle pour la qualité de vie et la santé cognitive."

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