Addictions

Journée mondiale sans tabac : fumer n’est plus à la mode

Le tabagisme quotidien recule et une majorité de Français pensent que cette pratique est de moins en moins acceptée dans la société, selon deux nouvelles études.

  • Zhang Rong/iStock
  • 31 Mai 2025
  • A A

    Ce samedi 31 mai est la Journée mondiale sans tabac. L’occasion, pour les fumeurs, d’essayer de se passer de cette addiction, qui reste la première cause de mortalité évitable en France. Chaque année, le tabagisme est responsable de plus de 75.000 décès, selon Santé publique France (SpF).

    La plus faible proportion fumeurs quotidiens depuis la fin des années 1990

    Deux études montrent que cette pratique recule aussi bien dans les faits que dans les mentalités. La première, publiée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), indique que le pourcentage de fumeurs quotidiens est passé de 25,3 % à 23,1 % entre 2021 et 2023. Cette baisse conduit à la proportion de fumeurs quotidiens la plus faible depuis la fin des années 1990.

    Mais cette diminution de l’usage quotidien du tabac n’est pas la même pour tous. Si elle a baissé de 10 points chez les personnes au chômage - 45,8 % en 2021 contre 35,7 % en 2023 - elle reste, en revanche, importante chez celles sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au baccalauréat. Celles-ci “présentent un niveau d’usage quotidien du tabac nettement plus élevé (28,9 %) que celles déclarant un diplôme supérieur au baccalauréat (16,6 %)”. Enfin, les hommes fument plus que les femmes au quotidien : 25,4 % contre 20,9 %.

    Certaines régions comptent aussi plus de fumeurs quotidiens. C’est le cas en Bourgogne-Franche-Comté (26,8 %) et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (26,5 %). À l’inverse, en Île-de-France et en Bretagne, le tabagisme quotidien est le plus faible de l’hexagone, avec respectivement 19,6 % et 19,5 % de personnes utilisant ce produit chaque jour.

    Cette baisse du tabagisme est notamment due aux politiques de santé publique, comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics (centres commerciaux, aéroports, gares, écoles...) en 2007, le paquet neutre en 2017 ou encore les différentes hausses de prix. À partir du 1er juillet prochain, il sera également interdit de fumer dans les jardins publics, les parcs, sur les plages, aux abords des écoles, près des abris de bus ou des équipements sportifs. 

    52 % des Français pensent qu’on est moins bien accepté quand on est fumeur

    Ces mesures finissent par convaincre, comme en témoigne l’étude "Perceptions du tabagisme parmi les 18-75 ans", publiée ce mardi 27 mai par SpF. D’après cette enquête téléphonique réalisée en 2022, 66,6 % des répondants estiment que la société désapprouve le fait de fumer et 52,6 % pensent qu'à l'heure actuelle, on est moins bien accepté quand on est fumeur. 

    Parmi les fumeurs, 86,3 % étaient d'accord avec l'affirmation "les personnes qui comptent pour vous pensent que vous ne devriez pas fumer". Cette journée mondiale sans tabac pourrait être l’occasion de leur faire plaisir et de sauter le pas. En France, les substituts nicotiniques sont remboursés à 65 % par l’Assurance Maladie et le reste à charge peut être pris en charge par la complémentaire santé. Ces traitements aident au sevrage et augmentent les chances de réussite de 50 % à 70 %.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.