Neurologie
Parkinson : ces troubles du sommeil pourraient être le signal précoce de la maladie
Bien avant que les maladies ne se déclarent, les troubles du comportement en sommeil paradoxal pourraient être le signal précoce de Parkinson et de la démence à corps de Lewy.

- Par Diane Cacciarella
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- AndreyPopov/iStock
Et si notre manière de dormir pouvait révéler un risque de Parkinson ou de démence ? Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue eBioMedicine, des chercheurs ont découvert le lien entre un type de trouble du sommeil et ces deux maladies.
Il s’agit plus précisément des troubles du comportement en sommeil paradoxal (TCSP). Concrètement, la personne atteinte effectue des mouvements brusques, comme des coups de pied ou de poing, pendant qu’elle dort. Ceux-ci peuvent s’accompagner de paroles, mais la personne reste au lit, contrairement aux somnambules qui eux peuvent se promener pendant la nuit. Selon les Hospices civils de Lyon (HCL), les TCSP débutent généralement après 50-60 ans.
Les troubles du comportement en sommeil paradoxal
“Normalement, lorsque nous dormons et rêvons, nos muscles sont paralysés, mais vers 50 ans, certaines personnes deviennent très agitées pendant leur sommeil et se mettent à donner des coups de poing, des coups de pied et des cris”, explique Shady Rahayel, l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué. Les scientifiques ont travaillé sur deux maladies neurodégénératives : celle de Parkinson, qui se caractérise par la dégénérescence des neurones à dopamine, et la démence à corps de Lewy (DCL), définie comme une perte progressive de la fonction cognitive due au développement de corps de Lewy dans les cellules nerveuses.
Mais quel est le lien entre ces deux pathologies et les troubles du comportement en sommeil paradoxal ? Les TCSP en sont le signe précurseur, des années avant que les premiers symptômes n’apparaissent. En effet, selon les auteurs, 90 % des personnes atteintes de ce trouble du sommeil seront atteintes de la maladie de Parkinson ou d’une DCL.
Pour mieux comprendre ce lien, les chercheurs ont observé les dommages faits au cerveau par ces deux maladies, c’est-à-dire les différents schémas d'atrophie cérébrale. Grâce à l’intelligence artificielle, ils ont analysé 1.276 clichés d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de patients à risque, atteints ou non de ces maladies.
L’impact des TCSP sur le cerveau
Ainsi, ils ont réussi à identifier deux trajectoires de progression de l'atrophie cérébrale : du cortex avant à l’intérieur du cerveau pour les patients atteints de DCL, et de l'intérieur vers l'extérieur du cerveau pour la maladie de Parkinson
“La question est maintenant de savoir pourquoi, explique Shady Rahayel. [À l’avenir, nous allons] étudier les facteurs qui conduisent à cette détérioration du cortex, tels que les lésions vasculaires, les effets des médicaments et les choix de vie. (...) Maintenant que nous avons identifié ces nouveaux schémas de progression, notre objectif est de pouvoir déterminer, à partir d'une IRM, si une personne en présente un afin de lui prodiguer les meilleurs soins possibles”.
Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie de Parkinson et la DCL. À terme, cette étude pourrait permettre de dépister plus précocement ces maladies, à un moment où il est encore possible d’agir pour préserver la qualité de vie des patients.