Dépistage
Joe Biden aurait trop tardé : à quel âge faire le test PSA pour la prostate ?
L’ancien président américain, atteint d’une forme agressive de cancer de la prostate, n’avait pas fait de test de dépistage depuis plus de dix ans.

- Par Mégane Fleury
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Joe Biden souffre d’un cancer de la prostate, de forme "agressive". Son entourage l’a annoncé dimanche 18 mai. Deux jours plus tard, son porte-parole a déclaré que l’ancien président américain n’avait pas fait de test de dépistage depuis 2014. L’examen cité par son entourage est celui du dosage de la PSA, l’antigène prostatique spécifique. Cette protéine produite par la prostate est normalement présente en faible quantité dans le sang.
Dosage de la PSA : quand faut-il effectuer ce test ?
La dizaine d’années écoulées depuis le dernier test de Joe Biden peut surprendre. Aux États-Unis, les autorités sanitaires, les Center for Disease Control, ne recommandent toutefois pas le dépistage aux hommes de son âge. De fait, âgé de 82 ans, il avait entre 71 et 72 ans lors de son dernier dosage de la PSA. "Les hommes âgés de 55 à 69 ans devraient décider individuellement s'ils souhaitent se faire dépister pour le cancer de la prostate par test de l'antigène prostatique spécifique (PSA), précise le site des CDC. Les hommes de 70 ans et plus ne devraient pas se soumettre systématiquement au dépistage du cancer de la prostate."
En France, il est déconseillé après 75 ans. Avant cet âge, le dépistage par dosage de la PSA doit être décidé par le patient. "L’Association Française d’Urologie (AFU) recommande, pour les personnes présentant un risque familial, un toucher rectal et un dosage de PSA, tous les ans, chez les hommes de 50 à 75 ans. Ce dosage peut être débuté à 45 ans chez les patients à risque", complète la Ligue contre le Cancer.
Cancer de la prostate : les limites du dosage du PSA
Comme le rappelle l’Assurance Maladie, le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate n’est pas clairement démontré. "Il n’est pas certain que ce dépistage permette d’éviter des décès liés au cancer de la prostate, indique-t-elle. Les deux plus grandes études scientifiques internationales présentent des conclusions contradictoires sur ce point." Un taux de PSA élevé peut être lié à autre chose qu’un cancer : une hypertrophie bénigne de la prostate, un adénome, une infection urinaire, etc. "Dans 70 % des cas, il s’avère qu’un taux de PSA élevé n’était, en réalité, pas lié à un cancer de la prostate et a inquiété l’homme à tort", précise l’organisme. À l’inverse, en cas de dosage faible, il peut y avoir aussi y avoir un cancer de la prostate.
Cancer de la prostate : le dépistage ne permet pas de distinguer les différentes formes
L’Assurance Maladie rappelle également que le cancer de la prostate peut prendre différentes formes. Si Joe Biden est atteint d’un cancer agressif, il existe des cas où la maladie est "latente". Cela signifie que le cancer n’évoluera presque pas ou sur une très longue durée. Ces formes ne nécessitent pas de traitement. "C’est le cas de près de la moitié des cancers de la prostate dépistés, souligne-t-elle. On risque donc d’opérer un patient ou de lui donner un traitement, dont il n’aurait pas eu besoin. "