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Sirops à bas de codéine : faut-il s’inquiéter du "purple drank" ?

Le "purple drank" est un mélange à base de sirop contre la toux à la codéine, mélangé à du soda et à un antihistaminique. Ce cocktail euphorisant, populaire chez les adolescents, peut déclencher différents effets secondaires dont des addictions. 

  • EyeEm Mobile GmbH/istock
  • 20 Mai 2025
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    Une boisson violette aux effets euphorisants, mais potentiellement dangereux pour la santé. Depuis quelques années, et notamment sur les réseaux sociaux, des ados partagent le "purple drank" : un cocktail avec du sirop à la codéine, de l’antihistaminique et du soda. Plébiscité pour ses effets hallucinogènes et euphorisants, le breuvage peut créer de dangereux effets secondaires. 

    Purple Drank : un vieux mélange plébiscité par les adolescents

    "Ce cocktail s’est développé à Houston (Texas, États-Unis) à partir des années 1960–1970, puis s’est largement répandu dès 1990 comme ‘drogue du pauvre’ en raison de son faible coût de production, précise une étude réalisée par des chercheurs français, ‘Purple drank : un dangereux cocktail à connaître’, parue dans Archives de pédiatrie en 2016. À partir des années 2000, il a connu une forte expansion auprès des jeunes, rendu célèbre par des sportifs professionnels ou des rappeurs américains notamment à travers les textes de leurs chansons." Dans un article de France Info, publié en 2016, Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments en neurologie et addiction à l’ANSM précisait que les premiers cas français remontent à 2013, mais que près d’une vingtaine de signalements avaient été recensés cette année-là. Huit jeunes avaient été pris en charge à l’hôpital après avoir consommé cette boisson, et deux sont décédés. 

    Quels sont les risques liés au "purple drank" ?

    Car la boisson euphorisante peut avoir des conséquences graves sur la santé. "Une intoxication aiguë expose à un risque important de dépression respiratoire, de somnolence voire de délire, indique l’étude. Une utilisation chronique entraîne un risque de dépendance voire d’entrée dans une psychose."

    En Suisse, les autorités sanitaires viennent de prendre des mesures pour lutter contre cette tendance. Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont créé un programme pour prendre en charge l’addiction à cette boisson. "À l’heure actuelle, cette problématique représente l’un des développements préoccupants dans le domaine de l'addictologie dans notre canton, précise le Pr Daniele Zullino, médecin-chef du service d’addictologie, à La Tribune de Genève. Ce qui était auparavant un phénomène de consommation récréative devient une problématique d’addiction." Pour le moment, le sevrage demeure complexe à encadrer du fait du faible nombre d’études sur cette addiction et sur l’absence de traitement de substitution spécifique. 

    "Purple drank" : quelle est la situation en France ?

    En France, les deux décès liés au "purple drank" en 2017 ont conduit les autorités sanitaires à réagir. Un arrêté ministériel a inscrit la codéine, le dextrométhorphane, l'éthylmorphine et la noscapine sur la liste des médicaments à prescription médicale obligatoire. 

    Mais des réseaux de vente illégale se sont développés. En 2022, cinq personnes ont été interpellées à Paris : elles avaient créé un trafic de médicaments pour confectionner du "Purple drank" rapporte 20 Minutes. Au moins 3.000 bouteilles de sirop contre la toux avaient été détournées de leur usage. 

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    JDF