Neurodégénérescence

Les nanocorps de dromadaires : une piste sérieuse pour traiter Alzheimer ?

De petits anticorps, présents chez les dromadaires ou les lamas, seraient capables de cibler la protéine tau, impliquée dans la maladie d’Alzheimer.

  • iStock/Svetla Ilieva
  • 17 Mai 2025
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    Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, la protéine tau est modifiée et s’accumule dans les régions cérébrales. En désorganisant la structure des neurones, elle produit une dégénérescence neurofibrillaire aboutissant à la mort des neurones. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, les chercheurs du CNRS ont examiné une série de nanocorps anti-tau afin de savoir si ces derniers pouvaient bloquer l'internalisation neuronale des formes monomériques et fibrillaires (pathologiques) de tau, "une étape critique dans le mécanisme de propagation de type prion de tau."

    Alzheimer : 3 nanocorps inhibiteurs de la captation de la protéine tau identifiés

    Les nanocorps en question sont de petits anticorps artificiels, issus d’anticorps particuliers de camélidés, c’est-à-dire des dromadaires ou des lamas. "Ils se lient à différentes régions de la protéine tau avec des niveaux d’efficacité variés", selon les scientifiques. Au cours des recherches, l’équipe a identifié les nanocorps appelés A31, Z70 et H3-2 comme étant les inhibiteurs les plus puissants de l'internalisation cellulaire de la protéine tau monomérique dans les cultures de cellules neuronales chez des souris.

    Le nanocorps H3-2, le meilleur inhibiteur de l’internalisation de tau

    D’après les observations, ces petits anticorps contre la protéine tau entrent en compétition avec la protéine membranaire LRP1, un récepteur majeur de la captation neuronale de la protéine tau. "A31 et Z70mut1 se lient aux répétitions du domaine de liaison des microtubules, impliquées dans l'interaction avec LRP1." Le nanocorps H3-2 est le seul de notre banque à réduire l'internalisation de la protéine tau monomérique et des fibrilles de tau. "La capacité d’inhibition de l’internalisation des fibrilles de tau par le nanocorps H3-2 provient de sa capacité additionnelle à limiter l’interaction de tau avec des glycoprotéines présentes à la surface des cellules, les héparanes sulfates protéoglycanes (HSPGs)."

    Dans les conclusions, les auteurs indiquent que ces résultats confirment que les voies d’internalisation de la protéine tau normale et fibrillaire dans les cellules neuronales sont bien distinctes. "Cette série de nanocorps représente une opportunité d’explorer plus avant les mécanismes d'intérêt pour cibler la propagation de tau, qui sont des paramètres critiques pour concevoir la meilleure approche d’une biothérapie ciblant tau."

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    JDF