Sommeil

Charge mentale : les mères se lèvent plus rapidement la nuit pour s’occuper de leurs enfants

Les mères sont plus concernées par la charge mentale liée au sommeil d’un enfant, d'après une étude de l'Ifop. Une inégale répartition des tâches qui occasionne un plus grand nombre de disputes au sein d'un couple. 

  • Par Joséphine Argence
  • Gorodenkoff/Istock
  • 15 Sep 2022
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    78%. C’est la proportion de mères qui se lèvent plus souvent la nuit que leurs conjoints pour aller voir leurs enfants de moins de trois ans. Un constat dressé par une nouvelle étude réalisée par l’Institut d’études opinion et marketing en France et à l’international (Ifop) pour le site Sleepyz.fr. Pour cette recherche, 1.001 parents ont été interrogés sur le partage des tâches du coucher jusqu’au réveil de leurs enfants de moins de 3 ans. 

    Une répartition inégale des tâches entre les mères et les pères  

    Parmi les habitudes observées, il est précisé que 2/3 des parents ont instauré un roulement pour les réveils nocturnes, mais uniquement 25 % des femmes ont estimé que cette organisation est équilibrée. Comme le montre l’étude, les mères sont plus susceptibles de se lever la nuit pour aller voir un enfant malade ou le consoler après un cauchemar. Les femmes ont également plus tendance à aller voir rapidement leurs petits lorsqu’ils pleurent pendant la nuit. Elles mettent environ 4,5 minutes pour se lever contre 8 minutes pour les hommes. 

    L’accumulation de fatigue due aux nuits agitées d’un nourrisson ou d’un jeune enfant peut conduire un couple à se disputer plus fréquemment. Pour 66 % des parents, la gestion du sommeil de l’enfant a également été une source de disputes récurrentes. Quant aux phases de préparation du coucher, elles sont majoritairement gérées par les mères (85 %). Elles vérifient la propreté de la couche ou emmènent le bambin aux toilettes avant de le mettre au lit afin d’éviter les incidents. 

    Une charge mentale plus importante chez les mères 

    Autre point soulevée dans l’étude : plus de 58 % des parents ont reconnu avoir déjà dormi sans la présence de leurs enfants. Cette situation peut, par exemple, survenir lorsqu’un petit est déposé chez ses grands-parents pour des vacances ou un week-end. Mais les pères ont plus tendance à ne pas dormir sous le même toit que leurs enfants. Pour l’expliquer, différentes raisons ont été évoquées par les sondés : des obligations professionnelles et familiales ainsi qu’un besoin de récupérer le manque de sommeil. 

    "Cette étude montre que non seulement les mères se lèvent bien plus souvent que leur conjoint, mais également qu’elles assument plus largement la charge mentale liée à la préparation du sommeil de leurs jeunes enfants. Au sein même de cette charge mentale, les inégalités de répartition se creusent selon leur nature : elles sont moins importantes lorsqu’il s’agit de changer la couche ou de lire une histoire que lorsqu’il faut faire face à une urgence, à une situation imprévue. Dans ce cas, c’est la femme qui intervient, comme l’indique notamment le temps de réaction deux fois plus rapide des mères lorsqu’elles entendent leur enfant pleurer la nuit. (…) Néanmoins, il semble qu’une forme de rébellion voit le jour, particulièrement chez les femmes qui se disent féministes, voire très féministes, qui n’hésitent pas à reprocher à leurs conjoints leur manque d’implication", a indiqué Louise Jussian, chargée d’études au pôle Genre, Sexualités et Santé sexuelle à l’Ifop.

    Une avancée positive a cependant été soulignée dans le sondage : l’équité est mieux respectée parmi les plus jeunes parents, d’après 48 % des pères et 40 % des mères âgés de 18 à 24 ans.

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    JDF