Cerveau

Pourquoi on n’écoute plus notre mère à l’adolescence

À 13 ans, le cerveau des adolescents, garçons ou filles, serait plus réceptif à la voix des personnes qui ne font pas partie de leur famille. Vers cet âge, cet organe n’enregistre plus, comme il le faisait avant l’adolescence, l’ensemble des sons produits par la mère.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • vadimguzhva/iStock
  • 02 Mai 2022
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    "L'univers social des enfants se transforme à l'adolescence. Alors que la socialisation des jeunes enfants tourne autour des parents et des personnes qui s'occupent d'eux, l'adolescence est caractérisée par un changement d'orientation sociale vers des membres non-familiaux", ont indiqué des chercheurs de l’école de médecine de l'université Stanford aux États-Unis. Dans une étude publiée dans la revue The Journal of Neuroscience le 28 avril, l’équipe a précisé que ce changement était observé dans l’activité neuronale des adolescents dès 13 ans.

    "Lorsque les jeunes enfants entendent la voix de leur mère, certaines régions de leur cerveau montrent une plus grande activité que lorsqu'ils entendent des voix non-familiales et non-familières. Il est frappant de constater que les adolescents plus âgés présentent l'effet inverse, avec une activité accrue pour les voix des membres non-familiaux par rapport à la voix de leur mère", peut-on lire dans les travaux.

    Dès 13 ans, le cerveau des adolescents réagit davantage aux voix des inconnus qu’à celle de leur mère

    Pour parvenir à cette découverte, les auteurs ont demandé à des mères de prononcer des mots dénués de sens et de s’enregistrer. Ils ont ensuite fait écouter ces enregistrements à leurs enfants et adolescents âgés de 7 à 16 ans pendant qu’ils faisaient une IRM cérébrale fonctionnelle et de sons humains. L’examen a mis en évidence les régions du cerveau qui s'activaient lorsque les participants écoutaient les enregistrements. Les scientifiques ont également diffusé d'autres sons dans lesquels les jeunes volontaires entendaient la voix de personnes inconnues.

    D’après les résultats, les adolescents reconnaissaient toujours avec précision la voix de leur mère, mais à partir d'un certain âge, généralement entre 13 et 14 ans, leur cerveau commençait à moins réagir aux sons émis par leur mère et être plus réceptif à la voix des personnes qui ne font pas partie de leur famille.

    Selon les chercheurs, ces travaux contribuent à confirmer les théories selon lesquelles le cerveau se développe pour répondre à un environnement changeant. Au fur et à mesure qu'un enfant grandit, il doit apprendre à sociabiliser et son cerveau l'aide dans ce processus en accordant moins d'attention à sa mère et plus à des inconnus.

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    JDF